Oh la pluie, la pluie qui tombe sur notre week-end… Alors pour s’en abriter, voici ce que je vous propose :
– Passer au centre culture/cinéma De Balie pour une Engaged Art Fair (comprenez : un salon de l’art, engagé) : 3 jours de discussions, débats, projections consacrées au prix réel du travail artistique. Ca vous parait obscur, trop conceptuel ? Pas sur que ca vous plaise ? Jetez-y un coup d’oeil au passage : l’entrée est sur donation, en fonction de ce que vous estimez le prix juste…
– Vachement moins »fair », pas plus »engagé »… mais qui peut intéresser votre porte-monnaie en ce mois de dépenses : le tout récent Primark d’Amsterdam ouvre ses portes pour 3 jours à prix encore plus réduits.
– Groover sur du jazz et de la soul live, ce soir dans un squat de l’Overtoom : ca peut être un bon remède à la mélancolie. Au passage : exceptionnellement le OT301 sera ouvert jusqu’à 5h du matin…
Pour les plus arty, ce sera plutôt The Roof qui embrasera votre vendredi soir, pour les plus rockabilly ce sera mon bien aimé Nieuwe Anita, pour les plus inspirés de mes oiseaux de nuit, De School vous ouvrira ses portes pour tout le week-end.
Je suis sure que vous m’excuserez : les suggestions seront courtes cette semaine, parce que j’ai le nez dans les cartons et pas beaucoup dehors ! Je commence alors pour les petits événements jusqu’à vendredi – et vendredi vous aurez celles du week-end !
Mercredi, pour les néerlandophones, ne manquez pas la Klaslokaal au De School : soit cette semaine 1h de conférence sur l’art vidéo, par Bart Rutten (le curateur du Stedelijk Museum). Alternative, musique : de l’indie-rock qui débarque des grands frimas canadiens au Paradiso avec Elephant Stone.
La semaine commence souvent le mardi, pour Découvrir Amsterdam… vous avez l’habitude maintenant non ? Mais ne vous inquiétez pas, même en éludant le lundi, il y aura de quoi faire cette semaine dans les canaux !
Avant tout, je ne saurais trop vous conseiller de regarder avec attention le programme de l’IDFA, le festival du documentaire qui a lieu chaque année sur Amsterdam. Je n’ai pas eu le temps de consacrer un article à part entière à sa programmation (ici jour par jour), mais sachez que beaucoup de projections sont en anglais, que les sujets sont divers et variés et que la qualité est toujours au rendez-vous !
Une sélection des meilleurs documentaires sera à apprécier au théâtre DeLaMar ce week-end. Mardi – Pour les petits lutins en quête d’inspiration de Noël, sachez que cette semaine dans le Pijp se tient un marché de créateurs français (Pop Up Store Mon petit Paris). Ce soir vous aurez le choix entre nouvelle Amnesty Cinema Night au MixTree, pour suivre l’histoire de Ssuuna qui rentre au village après un long exil européen, ou une soirée plutôt inattendue »yoga et tricot » dans le Sud (en anglais).
Vendredi – CreativeMornings, qui organise une fois par mois des conférences-petits dej sur tout type de sujets se lance de 8h à 10h dans une exploration fantaisiste. A l’écoute ce vendredi, Mandy Smith connue sous son nom d’artiste Papersmith (et ses créations me font un peu rêver…).
L’automne est doux, presque trop doux. J’appelle la brume, j’aspire au froid mordant qui devrait nous saisir sur les canaux. Anesthésie générale pour accompagner mon retour mélancolique. Mais il ne vient pas ce presque-hiver. Alors on fera avec – ou plutôt sans – pour le plus grand plaisir de la plupart des passants.
Samedi. Ce premier week-end de Novembre est celui très attendu de la Museumnacht – soit la Nuit des Musées. L’occasion de rentrer dans tous les plus grands musées de la ville, by night (mais dans ceux là attendez vous à de loooongues files d’attentes…), d’en découvrir d’autres plus secrets, de faire la fête au beau milieu de peintures et de jardins cachés, de vous gaver de bonnes choses – culturelles, spirituelles ou bien plus terrestres… La liste des festivités est elle aussi très loooooongue (pas moins de 375 événements référencés !) et croyez moi c’est difficile de s’y retrouver.
Je vous ai fait une première sélection par là (en néerlandais, malheureusement, mais ca peut déjà vous donner une idée) ; mon private guide amstellodamois (il faut bien que tout ce savoir vienne de quelque part 😉 ) en élabore une autre – un tantinet plus »underground » comme il se doit. Et surtout je reviendrai vers vous d’ici la fin de semaine pour vous faire un topo plus détaillé, dans notre belle langue de Molière…
Oiseaux de nuit, un bal d’automne s’annonce sur la plage urbaine de Blijburg, à la chaleur de braseros. Pour plus d’options, n’hésitez pas à vous fier aux conseils avisés du magazine culturel Overdose.am qui répertorie chaque mercredi les »places to be » pour embraser le dance-floor amstellodamois chaque week-end.
Je vous écris depuis la vieille maison qui craque et danse, au souffle du Mistral qui s’engouffre dans les brèches et du rythme endiablé des cris des petiotes. Je vous écris loin, bien loin de mes canaux, sur la rive du bras du Rhône qui traverse l’Ile et les vignes.
Je vous écris et le ciel par dessus le toit, si bleu, si calme – et l’arbre par dessus le toit berce sa palme.
C’est doux.
C’est pourquoi le programme de la semaine s’est changé en suggestions du week-end, à l’image de la mue de serpent retrouvée dans le tiroir de la table à thé. Parce qu’ici tout n’est qu’ordre que calme et beauté et que la seule pensée de la frénésie amstellodamoise m’éreinte à distance. Parce qu’ici voyez-vous j’étais trop occupée – à lire des histoires, jouer avec les ronds de serviettes et flotter dans les mots doux.
Pendant ce temps là chez vous, vous pourrez :
– mélomanes, profiter encore du cycle Bach & Breakfast dans le cadre de la biennale annuelle de violoncelle ; moins classique (quoique…) vous rendre au Paradiso tout le week-end pour le festival automnal London Calling (avec entre autres Allah Las) ; vous la jouer exotiques, en filant direction la Grèce dans l’antre squatté du MixTree ce soir voire vers des contrées plus orientales à l’occasion du mini festival de musiques du monde Atlas (différentes localisations – à commencer par bien aimé Noorderlicht ce samedi soir). Un autre petit faible que je partage avec les plus hurluberlus d’entre vous : les vendredis soirs tout fou dans un bateau bleu nuit de pirates sympathiques, celui de La nef des fous.
Qu’as tu fait cette semaine, sur les canaux ? Moi lundi, j’ai sillonné – les deux fleuves et leur confluence ; et les passerelles qui tremblaient sous mes pas amourachés. Mardi j’ai volé, par delà les collines ambrées ; sur le plateau et l’esplanade, j’ai rêvé (haut) dessus les traboules. Mercredi j’ai plongé – yeux dans les rives qui scintillent, sur les cimes crayonnesques, dans les mots doux de l’Astragale, parfois trop rudes de la vie – et mes bras nus au p’tit soleil de la Guill’ dans la douceur d’après-midi. Jeudi voyez-vous, je me suis lovée : près des nuages, dans mes coussins ; la journée recroquevillée pour oublier encore une fois ce que signifiait abdiquer. Vendredi retour case départ – quatre jours lyonnais, une presqu’île, qui ne sauraient m’écarter plus de mon idylle néerlandaise. Car après tout, j’suis pas une île et mon il restera une ville aux milles îles et sans colline, aux milles ondes sans envol… qu’il me tarde de regagner.
Inspirée, comme vous le voyez après ma pause en pleine semaine, ce week-end je ne saurais trop vous recommander de :
Vous en mettre plein les mirettes : faire un tour au festival de photographie UNSEEN sans oublier les nombreux ateliers (en anglais) qui accompagnent la programmation – comme celui ci par exemple…
Sortir des sentiers battus :découvrir le quartier Zuid, sous un nouveau jour ! – histoire de jouer sur le tableau improbable : aller au cinéma dans une ancienne école transformée en temple de la nuit électro… le tout en journée ! – et pour ne rien perdre des bonnes habitudes et relâcher la pression après une grosse semaine de travail : squatter un sauna dans un jardin bien impudique du Nord, le tout en musique !
25 kilomètres de course entre les canaux et sur les pavés, du cinéma à foison et des records de chaleur.
Voici quelques options pour pimenter votre été indien cette semaine :
Demain ce sera danse. L’immense chorégraphe Sidi Larbi Cherkaoui présente Fractus V au Stadsschouwburg. Pour m’en remettre j’irai virevolter après, en profitant de la soirée hebdomadaire de free dance qui reprend tous les mercredis à partir de cette semaine à l’école de rock n roll Clandestien !
Depuis 3 jours, ma time-line Facebook me stresse : gamins en pleurs devant des grilles d’école, parents désemparés, étudiants dans l’expectative, grands-parents soudainement esseulés. Très peu de raisons que cela m’atteigne voyez-vous ; les joies des saisons et de l’auto-entreprenariat me préservent de ce stress marronnier. Et pourtant… Et pourtant chacun de ces rappels m’envoie une décharge en pleine figure. Non, non non non, je ne veux pas de cette rentrée omniprésente – à défaut de prendre le large, j’vais conjurer le sort : avec mon lac et mes canaux, mes bouquins et mes sons, on va prolonger l’été blanc.
Et pourtant, j’aurais beau tout tenter, j’pourrais pas y échapper… La rentrée est partout. Les institutions culturelles les premières. Alors autant en profiter… Petit aperçu hebdomadaire :
– Toujours le FRINGE festival sur Amsterdam, jusqu’au 11 septembre. Soit de la danse, de la musique, des performances et tout un programme aussi gratuit. Un spectacle qui a attiré mon regard ? Bake that awesome cake, qui reprend et met en scène avec cynisme et ironie des personnages découverts dans des vlogs et tutoriels youtube (spectacle 75% en anglais, 25% en néerlandais).
– La rentrée dans la petite galerie Home of Art avec l’installation Bless you for your fear. Un mur de textiles et d’encre à découvrir, et même en musique et impro le 11 septembre. Et c’est toujours un lieu où passer son temps agréablement, une oasis de calme dans l’effervescence du quartier des musées.
– Deux soirées qui se ressemblent ce mercredi : de la danse, du théâtre, de la musique et de l’art graphique, dans un jardin du Nord cette fois – ou de la danse également alliée à l’art visuel dans mon squat favori du OT301.
– Un week-end festif consacré à l’art aussi, sous toutes ses formes au Roest ce week-end.
– La rentrée au Huis Marseille – musée consacré à la photographie – et comme vernissage ce samedi, l’exposition de Scarlett Hooft Graafland. Cette artiste néerlandaise a photographié ses voyages… Et perso elle me fait rêver !
– Du théâtre et de l’impro : Mr Théâtre organise des ateliers en français sur Amsterdam, et nous emmène samedi soir à la découverte de son univers.
Je reprends ce petit agenda, pour les compléter les suggestions festives du week-end à venir : Insolite – le rendez-vous mensuel du Ij-Hallen, le plus grand marché aux puces d’Europe dans les docks d’Amsterdam ce week-end. Egalement ce week-end, l’Open Monumentendag, l’équivalent de nos »journées du patrimoine ». Pour les plus néerlandais/expats d’entre vous, cette petite carte est un bon résumé des activités proposées, parcours urbains et monuments ouverts ces 2 jours. Pour les autres, vous trouverez ici la liste des bâtiments ouverts au public. Concerts – pas mal d’évènements divers et variés : du rock 70’s, psyche et japonais au Nieuwe Anita ce soir – ou au Muziekgebouwun saxophoniste capable de vous faire planer dans de hautes sphères électriques et expérimentales, oui Colin Stetson (dont les collaborations sont souvent des plus improbables – comme ci-dessous avec Sarah Neufeld de Arcade Fire !) va venir faire tripper et trembler cette immense verrière ! Samedi, laissez vous envouter par des notes qui défie les lois des genres et des frontières (influencé du jazz jazz, rythme des Balkans et traditions persanes…), avec Arifa dans mon repère-cocon du Mezrab. Pour mes oiseaux de nuit – Pour vous qui voulez gouter la nuit électrique le long des canaux : options plein-air et bucolisme (oui j’aime inventer des mots !) au festival Into the Woods ; plein air toujours, plus hollandais le long des docks ; plein air encore – sur une plage urbaine qui fête son anniversaire !
Vous ne saurez résister au sombre appel des clubs ? Tentez le MixTree pour de la dub ce soir, des sets undergrounds au Radion, un soleil de minuit au Marktkantine ou une longue insomnie de techno féminine au Dépôt ce dimanche !
Anne court après le temps – les minutes, les heures de sommeil grapillées entre 150 vélos, deux cours, dix articles et une expo pourquoi pas. Anne court – elle ne grimpe plus, elle ne danse plus. Elle voltige peut être, dans ses rêves ou derrière la rentrée, elle volette, après les résas, les plannings et les projets. Elle voltige et ferme les yeux sur des songeries de voyages et de contrées lointaines quand ses canaux imperceptiblement se fardent de la brume automnale, déjà. Septembre – et les eaux scintillantes se referment.
Alors ce sera une version courte des suggestions du week-end, sachant qu’elle si elle avait tout son temps, elle le passerait probablement à dormir.
Vendredi, à choisir ce serait soit une expo de photos »Face the Dutch » dans les jolies halles de l’Ouest, du reggae ce soir dans mon bien aimé Noorderlicht, ou une dernière nuit d’été à me perdre dans les ondes électros.
Rose, vert, violet, jaune, orange, bleu et noir.
Un arc en ciel sur mon cahier de brouillon où je prépare mes suggestions.
Rose pour les concerts, vert les films, violet la danse, jaune les soirées, orange les festivals, bleu les gourmands et une croix noire pour tout ce qui m’reste sur les bras… Cette semaine et depuis quelques temps je colorie autant que j’écris.
Du rose pour les notes qui bruissent dans l’air chargé de ma ville aquatique.
Rose, pour une explosion punk-garage ce soir dans un jardin du Nord, avec Fidlar.
Rose encore, avec Faut Haut au Noorderlicht ce vendredi – et comme cet Amstellodamois le décrit lui même, son art est macabre, poétique, têtu et avant-gardiste : que d’adjectifs qui me séduisent…
Du rose toujours, des notes plus branchées, avec vue sur la ville lors d’une rooftop session ce week-end au SkyLounge.
Du rose, oui, pour mes chouchous de Torii en plein air ce samedi dans le Vondelpark – et s’il fait beau je vous l’prédis, l’ingé-son aura sorti son petit short le plus aguichant (et d’ailleurs il me chuchote que le dimanche ce sera sympa aussi).
Rose, dimanche jusqu’au bout de la nuit lors du rendez-vous hebdomadaire du légendaire Wicked Jazz Sounds.
Rose rose rose rose, surtout dans les canaux lors de l’immense Grachtenfestival – une semaine de concerts, de grands noms, du classique et du jazz et une grande fête pour l’ouverture ce vendredi à 21h.