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Catégorie : Amsterdag
Une nouvelle rubrique sur le blog ! Une petite boutique, une rencontre un peu magique, une initiative intéressante : Anne vous livre en vrac ses émerveillements quotidiens sur les canaux.
Les plus belles fenêtres pour regarder tomber la pluie.

Elle est bien loin l’époque bénie des ploufs dans les lacs et des tenues légères – révolue, passée aux oubliettes. Wait, a-t-elle même déjà existé ?
Alors que la tempête s’annonce, je vous livre en exclusivité mes repères gezellig pour regarder la pluie tomber et cliqueter derrière la vitre.
1) Toujours plus d’eau : la piscine de Marnix
Histoire de conjurer le sort – ou quitte à être trempé jusqu’aux os – pourquoi ne pas aller faire un plouf et des longueurs en longeant le canal. Entre deux respirations on entend l’orage gronder et on se dit que vraiment on est mieux dans un bain chauffé !

2) En transpirant : dans un sauna
Quoi de plus chouette qu’entendre et voir la pluie tambouriner à l’extérieur quand on suffoque à l’intérieur ?
Plusieurs options me viennent en tête : le si mignon Wellness 1926 dans l’Est, aménagé dans une maison mitoyenne à une église et dont l’espace de repos jouit d’une vue agréable sur le petit jardinet, grâce à une grande baie vitrée.
Plus hippie, moins design, moins pudique – je vous en parle régulièrement dans les suggestions de la semaine – depuis la petite fenêtre de la caravane-sauna dominicale de la terrasse du café De Ruimte vous pouvez regarder tomber la pluie ou ondoyer le feu de joie, c’est au choix !
Et si cette option ne vous dit pas plus que ça, sachez qu’il y a aussi d’immenses fenêtres et de bonnes bières là haut dans le café, qu’on appelle même la »tour de contrôle » !
3) Avec un bon bouquin
La grande bibliothèque municipale d’Amsterdam est un chef d’oeuvre que l’on vient visiter du monde entier ! Cette grande tour de verre est tellement agréable qu’on pourrait y passer des journées entières. Des poufs, des canapés et des lits à tous les étages surplombent la ville & l’eau suspendues à vos pieds. Et au dernier étage, un chouette self-service donne sur la terrasse.
4) En se cultivant dans un musée
Les »sur-facades » en verre sont monnaie courante sur Amsterdam. La plus connue est bien sur la gigantesque appendice de verre et de céramique du Stedelijk-museum (Musée d’art contemporain) – mais saviez-vous qu’à deux pas l’aile gauche du Concertgebouw a reçu la même grâce ?


L’Oeil de verre d’Amsterdam : Futuriste dès sa genèse, l’architecture concentrique du Eye-Filmmuseum en fait un vaisseau qui surplombe les flots de l’IJ (et où il fait bon boire un café !).
– J’aime beaucoup les mirettes, mais dans ce cas précis pour moi c’est un bateau !

A l’horizontale cette fois, et 180degrés au-dessus de nos têtes le plafond de verre du Scheepvaartmuseum (Musée de la Marine) ressemble à une voute céleste qui ne se lasse pas de nous envouter…
5) En écoutant de la musique
C’est un palais de verre qui borde les flots, un temple de toutes les musiques, un pari audacieux et tenu : celui d’une institution qui ne se restreint ni à un genre ni à un public.
La simplicité du Muziekgebouw est déconcertante, pourtant son architecture peut impressionner. D’une hauteur de plus de 25 mètres, le Muziekgebouw est l’œuvre du cabinet d’architecture danois 3XN. Les grandes parois de verre qui le dessinent flirtent avec les reflets du fleuve IJ et offrent une vue imprenable sur le port d’Amsterdam, la gare centrale et le Nord. A l’intérieur se distinguent cinq niveaux, et le grand hall de l’entrée semble nous entraîner loin au-dessous de l’eau.
On va donc y écouter du jazz un verre à la main avec vue sur la ville, mais aussi vibrer à l’écoute de grandes voix classiques, se laisser porter par l’émotion des ondes électros ou encore danser sur le vaste éventail des musiques du monde… Et la terrasse du café/restaurant est surement l’une des plus belles de la ville !
6) En tourbillonnant jusqu’à perdre haleine
Faites donc un tour un vendredi soir dans les îles nouvelles de l’Est. Cherchez les lueurs du Kompaszaal, cet élégant établissement qui accueille régulièrement des soirées swing & lindy-hop.
Les paillettes, les bougies, les éclats de rire et les robes à pois se réverbèrent sur les grandes verrières et c’est magique.
(Jocker : si danser n’est pas votre truc, en savourant votre cocktail tentez de percer à jour la jolie clown burlesque qui se dissimule sous derrière ses fringues vintage… Vous la trouvez, une soirée surprenante – voire rocambolesque ! – vous est assurée !)
7) En se pourléchant les babines !
Extrêmement classe : allez diner sous la serre. Non non, je ne vous parle pas de mon bien-aimé Noorderlicht (il viendra, soyez-en assurés!) mais bien du restaurant gastronomique De Kas, dans le Frankendael park.
Le restaurant offre un menu unique, en fonction des produits de saison cultivés sous la serre et dans le jardin qui l’entoure. C’est savoureux… et qu’est ce que c’est beau !
Classe, mais plus abordable – et entouré de flamants roses ! Le restaurant De Plantage donne dans le zoo, une simple vitre sépare votre risotto du grand échassier au long cou… (et si un gentleman vous y invite un dimanche soir, vous lui en serez redevable à vie !)
Plus décontracté mais toujours improbable, on ne présente plus le Pllek. Ce restaurant/hot-spot du Nord a élu domicile dans des containers et une grande façade vitrée donne sur la plage urbaine et les rives de l’IJ. On y mange très bien, mais on s’y fait aussi une toile ou un concert, et parfois on rêvasse en pleine après-midi avachi sur les canapés en cuir ou les estrades à coussins.
Et plus à l’Ouest enfin, c’est sous la haute toiture de verre d’une ancienne gare de tramways que la jeunesse branchée vient gouter des p’tites bouchées de gastronomies variées, au Food-Hallen !
8) En se noyant dans l’ambre liquide, pour oublier la pluie…
Parce que c’est quand même la meilleure des options ! Où s’enivrer vaillamment pour affronter les hectolitres de flotte qui nous tomberont sur le dos de la cape de pluie au moment du retour ?
Une belle option selon moi : Mediamatic.
Articuler l’art, la nature et les (bio)technologies : c’est le défi que s’est lancé Mediamatic depuis 1983. Outre la galerie d’art, elle comprend un joli jardin, une micro-brasserie, deux bateaux arrivés de Lampedusa, et un restaurant directement approvisionné par la serre et ses techniques d’aquaponique. Mais moi c’est bel et bien sa bière sous la verrière qui me met en l’air !
Echt amsterdammer ! Au coeur du Jordaan, pressez-vous au Café de Tuin un soir de week-end. Dans ce bar qui a vu défiler la jeunesse de la ville depuis des décennies, c’est Jaapie qui a fait la verrière de la salle du fond. Pour finir la soirée en beauté ou séduire une jolie irlandaise, le Tuin & ses clartés seront votre allié, in-fail-lible !
Et puis au Noorderlicht natuurlijk ! Dans la serre du Nord cette fois, vachement moins »high standing » que le Kas mais tellement charmante et accueillante – un vrai cocon, un phare un bateau un mirage un rivage… avant le prochain orage !
Livre d’été pluvieux sur Amsterdam – Miniaturiste, de Jessie Burton
Les mots sont comme de l’eau, dans cette ville, Nella. Une goutte de rumeur pourrait tous nous noyer.
Alors que l’été ne cesse de faire grise mine il me semble de bon ton de partager un conseil lecture, à savourer sous un plaid devant un thé fumant.
Maison de poupées
Miniaturiste connait un succès non-démenti depuis sa sortie en 2013. Et sa genèse vous parlera surement, si vous avez déjà visité le Rijksmuseum.
En visite dans notre Venise du Nord, la britannique Jessie Burton tombe en fascination devant la maison de poupée exposée au Rijksmuseum. Jusque là, rien d’insolite : cette œuvre touchante, réjouissante et délicate fait -presque- concurrence à la Ronde de Nuit, si l’on fait le décompte des visiteurs agglutinés devant !
La maison de poupées n’a rien d’un jeu d’enfant. Il s’agit d’une pièce haute de 2,55 m sur 1,90 m qui comprend 9 pièces, reproduisant à la perfection l’intérieur d’une demeure hollandaise cossue du XVIIe siècle, située sur la Warmoesstraat.
Les matériaux sont d’origine : les assiettes en porcelaine de Chine, les paniers en osier, etc. Si l’estimation exacte du cout de la confection reste approximative (entre 700 et 1200 florins), tout le monde s’accorde à dire qu’un tel bijou valait bien autant qu’une maison grandeur nature. Déjà célèbre au XVIIIe siècle, la maison de poupée d’Oortman a été achetée par l’État en 1821 et acquise par le Rijksmuseum en 1875. Une peinture de la maison de poupée a été faite en 1710 par Jacob Appel. Tout le monde accourait pour l’admirer, même le tsar Pierre 1er est venu de Russie.
Petronella Oortman et l’Amsterdam du Siècle d’Or
On en sait pourtant très peu de la propriétaire de la maison de poupée, Petronella Oortman, épouse du riche marchand Johannes Brandt. Qu’est-ce qui avait pu pousser une femme à consacrer tant d’argent et de temps à une maison de poupée ? Que racontait celle-ci à propos du Siècle d’or néerlandais ?
C’est là que la plume de Jessie Burton intervient.
En laissant libre court à son imagination, l’auteure raconte de sa plume ciselée et délicate la brumeuse Amsterdam du XVIIè siècle. Elle nous conte ses rues, ses odeurs et ses carcans. Suivant le regard de cette jeune provinciale bien vite désillusionnée par son mariage, Burton nous offre une vision en mosaïque d’une société figée… dans laquelle chacun se retrouve vite pris au piège de son statut.
»(…) vous poursuivez en louant l’indéniable et remarquable travail de l’auteur sur les atmosphères du roman, tant en ce qui concerne la maison elle-même, évidemment un brin inquiétante comme une demeure de roman gothique, que pour les scènes d’extérieur qui ponctuent le roman et font resplendir les ors de la capitale hollandaise tout en laissant la part belle à une explosion de senteurs et de saveurs venues de ses colonies. Ne manquez pas cependant de préciser que ces scènes-là, si elles empêchent le roman d’être tout à fait un huis-clos, renforcent cependant son côté oppressant, tant les jeux de regard, dans cette société puritaine et guidée par l’appât du gain, constituent un carcan encore plus rigide que les murs de la maison Brandt. » Les Carnets du Professeur Platypus
(Et bien que la traduction soit bonne, si vous avez l’occasion de le lire en anglais, foncez !)
Le sous-marin de NDSM quitte les eaux
Il sera question ici de sous-marin (encore me direz-vous ?), d’URSS, de sidérurgie, de crise, de bassin public, d’une photographe française rencontrée au beau hasard des nimbes de la toile, d’un compositeur néerlandais qui ne craint pas l’eau trouble et de classe Zulu.
– Mais elle perd la tête la pépette ?! Elle s’emmêle les plumes dans ses projets désaccordés et plutôt mal orientés ? Peut être bien, oui.
J’dirais surtout qu’elle profite de ses derniers moments de liberté pour écrire misschien à tort et à travers, parce que de loin, à l’endroit, à l’envers quand le Nord est perdu et qu’il n’y a plus rien à faire – c’est encore ce qu’elle préfère.
Alors A’dam et ses sous-marins – voilà notre ordre du jour. Du moins son sous-marin, celui qui reste, le dernier :
Si comme moi vous aimez fréquenter les anciens docks d’NDSM vous l’avez forcément croisé : il est vieux, tout rouillé et couvert de d’écumes graffées, colorées.
Il est désormais tenu de quitter les lieux eaux par la municipalité pour des questions de sécurité, après plus de 16 ans d’amarre plutôt sauvage dans le quartier. L’actuel propriétaire belge Marintec n’a pas encore commenté la nouvelle, mais il parait qu’il serait confronté à de nombreuses difficultés pour le faire remorquer.
Mais comment est-il arrivé là ?
C’est une triste fin pour ce gros bout de ferraille qui a sillonné les eaux néerlandaises depuis 1991. Il nous est arrivé tout droit de Riga, en Lettonie, où il voit le jour en 1956 au sein de la flotte russe – enfin, soviétique du coup. Après plus de 30 ans de bons et loyaux services sous-marins, il est décrété hors-service à la fin de la Guerre Froide (1991).
Deux entrepreneur néerlandais de Den Helder le prennent sous leurs ailes et le ramènent aux Pays-Bas. Ils déchantent rapidement…
Parenthèse : différentes classes de sous-marins
Si comme moi vous êtes néophytes en la matière, laissez moi vous faire un petit récap’ :
Le sous-marin noir d’NDSM est vendu comme un »Foxtrot » : La classe Foxtrot est le code OTAN pour une classe de sous-marins soviétiques à propulsion diesel-électrique. Ils étaient en mesure d’opérer sans interruption à grande profondeur durant 4 jours et pouvaient embarquer 22 torpilles : 18 à l’avant et 4 à l’arrière.
OR… Revenus dans le plat pays les deux hommes d’affaires réalisent qu’il s’agit bel et bien d’un sous-marin de classe Zulu, soit une version antérieure.
Ils s’en débarrassent donc pour la modeste somme de 56.000€.
(On est toujours en droit de se demander : Que diable allaient-ils faire dans cette galère auraient-ils fait d’un sous-marin ?)
De bras en bras
S’en suit une longue crise d’appartenance pour le malheureux vaisseau : l’architecte Michael Nijdam le rachète et le ramène sur NDSM avec le projet un peu fou d’en faire un lieu d’exposition et une chambre de présentation pour les entreprises. Mis à part une réunion de travail de l’équipe Heineken et un défilé de mode (Ubbink), le pauvre sous-marin en fin de vie n’attire ni foule ni contrats.
En accord avec la municipalité du quartier, Nijdam le »lègue » pour 10.000€ à la fondation des Bateaux Historiques de KNSM-Eiland Amsterdam. Sensé devenir une pièce d’exposition majeure du quartier maritime, le majestueux Foxtrot est resté plus d’une décennie réduit à une belle attraction rouillée.
En 2009, un investisseur turc le rachète (au grand dam de Michael Nijdam qui se considère complètement floué dans toute cette opération), mais encore une fois le sous-marin ne portera pas chance à son propriétaire ! Le Foxtrot doit partir pour aller se faire démolir, mais les autorisations trainent car les conditions de navigation sont drastiques et le vieux vaisseau ne respecte aucunement les normes européennes.
La procédure dure tant et si bien que la crise économique passe par là, et les prix de vente de l’acier chutent (de 332 euros la tonne à 78 euros – au mois de juillet 2008) ! Les chantiers Marintec le rachètent, encore une fois au rabais. Et se retrouvent aujourd’hui contraints à plier bagages et quitter les eaux territoriales de la ville.
Le songe d’une nuit d’été
Retraite peu glorieuse pour le vieux maitre ? Ce serait une conclusion un peu trop hâtive…
En juillet 2005 le Festival Over Het IJ & le compositeur Merlijn Twaalfhoven lui offre une sacré heure de gloire avec le spectacle de théâtre Kursk, dont de nombreuses archives sont accessibles en ligne.
A theatrical experience in an old genuine Soviet Submarine, 25 actors and 10 musicians.
The audience went through a psychological intake, had to change clothes and entered the submarine one by one. They encountered the young men that were captivated in the depth of the Barentszsea, locked up in the sunken Kursk – waiting for the air to run out…
Avant qu’il ne disparaisse complètement de notre paysage, j’ai pensé que ce vieux monsieur méritait un dernier hommage. Et si vous ne l’avez encore jamais croisé, prenez de ce pas le ferry direction NDSM Werf !
Sources :
– https://www.parool.nl/amsterdam/onderzeeer-foxtrot-moet-nu-echt-weg-bij-ndsm-werf~a4508042/
– http://www.napnieuws.nl/2009/02/13/einde-verhaal-voor-schimmige-onderzeeer/
Un nouveau lieu de la francophonie : la maison de L’Echappée Belle
Depuis vendredi dernier, le dernier salon où l’on cause – en français – a ouvert ses portes sur le Spiegelgracht.
La Maison de l’Echappée Belle, petit café littéraire et francophone, est le dernier projet de la fondation du même nom, ayant pour vocation la promotion de la culture française aux Pays-Bas. Et quoi de plus avenant qu’un lieu chaleureux, où l’on papoter avec les volontaires en sirotant un café ou une limonade, engloutir savourer une petite douceur et feuilleter tranquillement un magazine littéraire voire… déposer ou emprunter quelques bouquins (gratuitement) ?
La Maison de l’Echappée Belle proposera aussi des soirées à thèmes et des discussions, et accueillera des événements organisés par les différents acteurs de la francophonie actifs sur nos canaux.
D’ores et déjà, n’hésitez pas à pousser la porte de ce petit cocon (sans dévaler les marches !) et à vous délester de vos quelques livres qui trainent esseulés dans vos bibliothèques : ils feront surement la joie d’un visiteur en goguette !
Horaires d’ouverture :
(Fermé tout le mois d’août !)
- Mercredi de 14:00 heures à 18:00 heures
- Jeudi de 14:00 heures à 18:00 heures
- Vendredi de 11:00 heures à 18:00 heures
- Samedi de 11:00 heures à 17:00 heures
- Dimanche de 11:00 heures à 17:00 heures
Evénements à venir :
(Pour les réservations, c’est par là !)
- Le jeudi 6 juillet, à 19:00 heures : Le roman policier, art mineur?, avec Clément Magneau.
- Le jeudi 20 juillet, à 19:00 heures : Tout ce que vous avez toujours voulu savoir (ou presque) sur Marcel Proust sans jamais avoir osé le demander, avec Pierre-Pascal Bruneau.
L’Échappée Belle, à compter du mois de septembre, prend en charge l’organisation tant des Soirées littéraires du 529, que des rencontres « hors les murs » en étroite collaboration avec l’équipe du Temps Retrouvé.
Petit top : mes spots-plouf préférés !
Ca y est, il est là. Nul sait pour combien de temps – demain peut être il sera déjà reparti !
Peu importe sa longévité, vous l’aurez remarqué pour le moment il m’obsède : ce gout d’été qui donne envie de ploufer, ces températures qui appellent le frisson – le plongeon.
Alors voilà, c’est décidé, pour ce 2ème #Amsterdag, je vous partage mes coins de baignade préférés. Attention, pas de piscine ou plage surveillée (mais y a toujours une échelle pour remonter !) : à vos risques et périls !
1. Le plus caché : Bickersgracht


En plein centre ville se cache un petit paradis. Bickerseiland et Prinseneiland ont une histoire passionnante : anciens docks du port, elles furent squattées par les provos dans les années 60-70’s, et sauvées in extremis de la démolition après un bras-de-fer laborieux entre les eilanders (comprendre les habitants de longue date, les jeunes (voire moins jeunes) squatters et la municipalité. Et il y a quelques mois encore trônait dans un canal le Roi incontesté du quartier – le Yellow Submarine.
Aujourd’hui les îles de l’Ouest ont tout perdu de leur parfum alternatif et rebelle. Il s’agit d’un joli quartier bien léché, farouchement entretenu par ses habitants.
Toujours est-il que si on est repectueux de la faune et de la flore locale – et si on promet de ne pas faire de bruit à la nuit tombée – on peut rejoindre les hordes de gamins heureux qui plongent au milieu des cygnes et des poules d’eau, et faire le tour du paté de maison… à la nage ! Le petit ponton en bord d’eau est un spot à pique-nique idéal… et si vous avez la flemme de faire votre popote, vous pouvez toujours boire un coup ou manger un bon morceau au café brun du bout de la rue, ‘t Blaauwhooft !
2. Les plus variés : Amsterdam Oost
Ahhh l’Est… ! Vous l’aurez compris si vous suivez les suggestions, il s’agit vraiment d’un de mes coups de coeur dans la ville !

En ce qui concerne les plongeons, l’Est regorge de petits coins sympas, fréquentés ou complètement délaissés. Choisissez selon vos envies : pour poser la serviette, vous êtes plutôt dalles ensoleillées, herbe grasse ou sable endiablé ?

Si vous cliquez sur les curseurs, une petite description apparait sur la gauche !
Si vous êtes dans le quartier, profitez-en pour faire quelques emplettes dans la vibrante Javastraat, mangez surinamien à vous faire exploser le bidon dans la meilleure petite cantine de la ville, faites la fête au Roest – hot-spot incontesté du quartier, buvez une bière brassée du moulin, et partez à la recherche de la mystérieuse distillerie du Flevopark…



3. Les plus aventuriers : Amsterdam Noord
Le Nord est vaste. En pédalant en direction de la mer intérieure (donc vers l’Est, en suivant la direction Durgerdam, voire en continuant au-delà en suivant la cote), les explorateurs trouveront des petites criques isolées en pleine nature (okay okay… ne vous attendez pas à ca non plus !)


Ne soyez pas surpris : l’un des endroits les plus courus passe… sous une ligne haute tension !

Plus au Nord, ca reste bucolique, bien qu’au milieu des maisonnettes en bois et des péniches. A noter si vous êtes en famille : au Nord du Noorderpark se trouve une petite ferme de quartier, ainsi qu’un beau moulin !


Et si le vélo ne vous fait pas peur, vous pouvez pédaler jusqu’à la réserve naturelle Het Twiske : des bois, des plages, de l’herbe, des jeux pour enfants et même l’intimité qu’il faut pour les moins pudiques d’entre vous… !
Si vous cliquez sur les curseurs, une petite description apparait sur la gauche !
Et enfin, plus à l’Ouest plusieurs bars peuvent faire office de coins de baignade, si vous n’avez pas peur d’amuser la galerie ! De Ceuvel et mon bien aimé Noorderlicht peuvent vous permettre de faire trempette… une bière à la main !



4. Le plus sentimental : »mon » lac de l’Ouest

Je sais je sais, j’ai une p’tite tendance à l’appropriation. Tout ca pour dire que j’ai eu la chance d’habiter »au bord » du lac du Sloterplas, et que je ne m’en lasse toujours pas.

Le long des 8 kilomètres qui le bordent, on trouve une plage, un café vraiment trop chouette, du ciné plein air si on est chanceux, une grande avenue, une forêt (où se cachent des pontons à l’abri des regards indiscrets !) et une piscine (50m !) si vraiment vous n’êtes pas prêt à faire trempette »en pleine nature ».


Si vous cliquez sur les curseurs, une petite description apparait sur la gauche !
5. Sortir de la ville : la mer du Nord, Blijburg, Amsterdamse Bos, Ouderkerk aan het Amstel…

Vous pouvez bien sur vous éloigner un peu plus de la ville pour aller faire trempette. Sur la Mer du Nord, Zandvoort et Bloemendaal sont les spots les plus prisés, mais vous pouvez aussi décider de vous arrêter en train à la Station Overveen et pédaler dans les dunes à travers un joli parc naturel…
Plus proche de la ville, Ouderkerk aan het Amstel, la page urbaine de Blijburg ou encore le Bois d’Amsterdam peuvent être des ballades rafraichissantes pour qui est en quête d’un petit plongeon à faire !

Et vous, quels sont vos spots-plouf préférés ?
Oh ! Et parce que j’adore les cartes, j’vous ai fait un petit récap’ – natuurlijk !
Si vous cliquez sur les curseurs, une petite description apparait sur la gauche !
Le »Scheepvaarthuis », ou la Maison de la Marine
[MINUTE HISTOIRE]
Il est immense et m’a toujours intriguée, ce grand bâtiment presque un brin inquiétant selon les saisons. Tout visiteur qui débarque dans la Venise du Nord l’a déjà remarqué : en face de la gare centrale, il fait l’angle d’un canal. Il est massif, et si on prend le temps de lui accorder quelques secondes d’attention, des millions de petits détails nous sautent au yeux !
Sur la facade pourtant austère se cachent des gargouilles et des sculptures. Des vitraux font surface entre deux meurtrières, et le fer forgé se marie à la brique sombre.
Il s’agit de la Scheepvaarthuis, la »Maison de la Marine ». Achevé en 1916 après 5 ans de travaux, l’imposant bâtiment abritait les sièges sociaux de 6 entreprises de transport maritime.
Dessiné par l’architecte Van der Mey, il s’agit d’un exemple magistral du style architectural de L’Ecole d’Amsterdam. Tendance faite de romance, de fantasmes et d’idéaux sociaux, l’Ecole d’Amsterdam revendiquait le fait que le »Beau » et l’art ne pouvaient être l’apanage d’une élite mais bien un droit essentiel qui incombait à l’ensemble de la société.
Si le sujet vous intéresse, allez du coté de Spaarndammerbuurt à la recherche du Museum Het Schip ( »Le Bateau »), consacré à L’Ecole d’Amsterdam. Certaines des visites proposées par le musée passent par la Maison de la Marine.
Il s’agit aujourd’hui d’un hôtel somptueux : le Grand Hôtel Amrâth Amsterdam. Même si vous décidez de ne pas réserver de chambre, vous pouvez vous arrêter au bar de l’hôtel pour un déjeuner ou une tasse de thé en profitant du cadre superbe. Si une fringale vous tenaille, il y a deux options : plus raffiné, dirigez-vous vers le restaurant du Amrâth Seven Seas ; ou plus simple, plus authentique, cherchez le bar qui fait l’angle de l’autre coté du canal, Captein & Co. On y mange bien, on y boit bien, les serveurs sont aimables et il y a toujours de la place !
Petites nouvelles printanières
C’est le printemps – le vrai printemps : il fait beau, il fait chaud, c’est le moment où Anne se remet à plonger dans les canaux !
La ville vibre : elle regorge de projets rigolos, de visiteurs éberlués, d’amoureux qui se bécotent, de familles en bakfiets, de pieds nus et bronzés sur les pédales des vélos (parce que les tongs, c’est pas pratique !), de barbecues dans les parcs et de concerts en plein air.
C’est le bon moment pour se refaire une p’tite beauté ! J’ai demandé à mon Anaël de redessiner ma ville en été, ses maisons colorées, ses canaux bariolés, ses sous-marins échoués (voire oubliés).
Le blog va continuer d’évoluer : je vais essayer d’actualiser chaque semaine, en plus des suggestions, un journal de bord pour vous présenter mes dernières trouvailles et mes coups de coeur – Amsterdag s’appellera cette rubrique (et merci Franzi pour ce nom parfait !). Dag, ca veut dire »jour » en néerlandais, alors disons que ce sera mon Amsterdam, au jour le jour !
Avec Sandra on vous a déjà un peu parlé de notre nouveau projet – des séjours surprises concoctés avec amour… on vous en dira plus très très prochainement.
Les vidéos, bien sur on ne les oublie pas – et notre magicien Marco depuis ses brumes nordiques y travaille avec soin !
Et puis y a Amsterdam Vélo, qui déménage aussi, ca va faire du changement mais je ne manquerai pas de vous faire les chroniques de cette nouvelle aventure pour nos p’tits français préférés !
Bref, voilà pour les petites nouvelles du printemps. Vous en pensez quoi, de tout ca ?
Un apéro au fil de l’eau
La Venise du Nord – en voici une appellation incorrecte pour désigner Amsterdam ! Car Amsterdam compte plus de kilomètres de canaux et de ponts que la belle italienne…
Et bien que les gondoles ne soient pas denrées courantes dans les bassins du Nord, s’embarquer sur les petits bateaux qui sillonnent les canaux est l’une des plus belles façons de découvrir la ville.
Attention cependant… Je nous vous ai surement pas parlé des bateaux-mouches et autres diners-croisières !
Comment passer un joli moment sur l’eau ?
Il n’y a pourtant pas beaucoup d’options : soit vous faites copain-copain avec un néerlandais qui a sa petite embarcation et qui la sort les soirs d’été pour se faire une petite virée avec les copains ; soit vous vous retrouvez sur l’un des innombrables bateaux-mouches, donc (dont les départs se font principalement depuis la gare centrale, comptez environ 15€/ personne pour un tour d’1h, avec un audio-guide)… Dit comme ca, ca n’a pas l’air terrible terrible hein ? Allez, lisez plus bas, je vais vous livrer un secret !
Une alternative :
Amsterdam-Bateau ! Cette équipe de guides francophones, jeunes et super dynamiques (les mêmes que chez Amsterdam Vélo en fait 😉 ) vous propose un tour d’1h30 dans un petit bateau électrique. Leurs points forts ?
– ils vous servent l’apéro à bord : du bon fromage hollandais d’un petit producteur local ; des boissons… et puis vous êtes également libres d’amener ce que bon vous semble si vous avez peur de manquer ; et de partager ! Le mieux ? Tant qu’il y en a en réserve, vous pouvez vous resservir !
– il y a un guide, un vrai de vrai ! Un hollandais, ou une amoureuse de la ville, voire certains qui savent pousser la chansonnette. Enfin des gens sympas quoi, qui rigolent avec vous, répondent aux questions… pas un audioguide, nom de nom !
– leurs tarifs sont franchement raisonnables (25€/ adulte, 15€/enfant pour un tour d’1h30 – réduction de 5€ si vous avez déjà fait un tour avec eux)
– c’est écologique – et ouais, comme ca on peut faire la fête, apprendre tout plein de trucs et avoir la conscience verte et tranquille !
– et souvent ils vous donnent la petite liste de mes bars et restos préférés… version imprimée 😉
Pour en savoir plus et pour réserver, c’est par là.
Amsterdam-Bateau : +316.41.17.60.32 (appels, messages, WhatsApp)
Départs tous les jours en semaine à 15h (sous réserve de 10 personnes inscrites) ou les week-ends à 18h30.
Le chat, Clémentine et le sous-marin
Je raconte beaucoup d’histoires… Alors pourquoi ne pas en coucher quelques unes sur le papier ?
Tout l’été, je vous ai parlé de »mon » sous-marin jaune, qui flotte sur Bickerseiland. Il m’a inspiré un mini-conte, et j’ai eu la chance inouïe d’embringuer Clémentine, blogueuse illustratrice qui croque avec malice ses tribulations sur les canaux (notamment pour Courrier Expats), dans l’aventure !
‘’S’il te plait, Clémentine dessine-moi le sous-marin canari. Tu sais, LE sous-marin d’Amsterdam, celui qui règne sur l’Ile du Prince’’
Bien sûr, me répond Clémentine – mais pour quels mots ce dessin, quelle est l’histoire du sous-marin ?
Me voilà bien embêtée : l’histoire exacte, j’la connais pas. De mon yellow discret dans les canaux, je connais les légendes urbaines – parvenues d’un museau jusqu’à mon oreille.
Alors voilà.
Je vais vous raconter comment je l’ai rencontré – un doux mardi de mai. Au gré du hasard je déambulais, quand au bout de la petite allée pavée, je l’ai débusqué. Tranquille et gracile, il m’attendait, dans sa cour de canards, de voiliers et de potagers.
Avec mon amie je me suis assoupie, sur le ponton ronronnant au soleil du printemps.
Ce jour là, j’arborais fièrement – à mes oreilles pendant – des chatons en argent, du genre indépendants. Sortie de ma rêverie, soudain, Julie étouffe un cri : l’un des deux compères est parti. Plus qu’une boucle-d’oreille, me crie-t-elle !
En effet, le curieux barbotait, se vautrait, dans la mousse ouatée qui pave le canal. Copains comme cochons already, le chaton gris conversait dans les ondes aquatiques avec le sous-marin canari.
Va le chercher, me crie Julie – ou dans la vase à jamais il va s’enferrer.
Tel un cabri je bondis et dans l’eau trouble, j’intercepte ce récit :
LE SOUS-MARIN : Tiens ! Un chaton d’eau – c’est rigolo ! Que viens-tu faire dans mes canaux ?
LE CHATON : C’est bien simple – je dorais au soleil et vois-tu, je suis tombé. Et toi, sous-marin de bassin, comment jusqu’ici es-tu donc arrivé ?
LE SOUS-MARIN : Sous-marin de bassin !? Impertinent chat gris, tu apprendras qu’ici je trône sans souci. Je suis le roi de ce quartier. Dans Amsterdam désormais, je suis une figure, une notabilité. Dans mes eaux les enfants viennent plonger, dans mes jardins les amoureux babiller. Je transforme ce ponton en grève ensoleillée, où il fait bon pique-niquer, s’enivrer, rêvasser…
LE CHATON, savamment contrit : Toutes mes excuses, maestro amphibie. Je n’imaginais pas que cette chute aquatique me ferait rencontrer le grand Poséidon, dit Le Dithyrambique… Puis-je te demander quels courants, quelles marées jusque dans nos canaux t’ont donc entrainé ?
LE SOUS-MARIN, ravi de poursuivre son récit :
Les habitants de ce petit paradis m’ont adopté après un long voyage en apnée, depuis Paris. Là bas sur la Seine, je voguais, et les oiseaux de nuit en mon flanc venaient danser. Je bruissais de mille flashs, rayonnais noctambule jusqu’à l’aube quand ma robe citronnée éclipsait le grand jour : j’étais une boite de nuit, un soleil de minuit, un dance-floor en roulis.
Avant ça, une autre vie : les bas-fonds j’aurais sondé pour faire avancer la recherche et la science – qui sait ?
Maintenant les tours-guides racontent (je les entends parfois) que je cache en mon sein un salon première classe, salle de billard – swimming pool – et velours rapiécé, à l’usage privé de mes propriétaires.
Tout cela est-il bien vrai…? J’aime à laisser le doute planer. Qu’en penses-tu, petit chat, qui coule sans nager ?
MON CHATON, peu surpris : En effet mon ami, mieux vaut peut-être rêver les neufs vies des sous-marins canaris.
Garde donc tes vérités et laisse les oiseaux, les poules d’eau, les bateaux colporter tes ragots. Oh mais qui vois-je arriver ? Anne sous ton gros ventre s’est aventurée pour me récupérer !
A ces mots les deux compères se turent : il n’est pas admis qu’un chat gris et un bathyscaphe de ville pépient – même un mardi !
J’ai sauvé mon compagnon baroudeur, qui orne depuis toujours mes oreilles apprêtées. Chaque fois que je l’arbore, je raconte les histoires du Yellow d’Amsterdam, et je rejoins le fleuve de tous les racontars. Comme promis, je poursuis l’œuvre des bateaux, des poules d’eau, des oiseaux ; et propage les légendes du Roi de nos canaux.
Je passe mes étés hollandais à plonger dans ses eaux et j’ai même convié Clémentine aux doigts de fée à tirer son portrait. Car une légende urbaine mérite son conte illustré – et chaque fois que j’y vais, j’entends à mes oreilles mes grands-petits chats gris doucement s’égayer.