
»Ik wil alleen maar zwemmen »* chantait Spinvis en 2006.
*Je ne veux que nager.
Toutes les semaines, je vous égrène un chapelet de réjouissances dans mon p’tit coin de paradis.
C’est chouette, sans aucun doute. Certains jours pourtant, ma petite bulle me semble étroite et bien vaine, alors que les flots inflexibles de l’actualité reflète un autre monde, bien réel celui là, plein de haine, de fureur et de sang.
Nous sommes le 13 juin 2016, et c’est le coeur un peu lourd que je ne veux que danser.
Aimer.
Et croire.
Alors du coup je ne sais pas trop comment le commencer cet article, voyez-vous.
Nager, danser – sombrer, s’envoler. Plonger dans l’ambre liquide brassée à quelques encablures, ou pourquoi pas m’enivrer du rouge de mon pays d’enfance et sourire comme une gamine chez Glouglou… Oui pourquoi pas, si cela aide à croire ? Et puis insolemment croquer le bonheur à pleines dents et engloutir minutieusement chaque miettes des douceurs de chez Van Stapele, l’adresse incontournable des gourmands hollandais.
Je vais aimer. Les portraits sensuels de Helmut Newton qui me foutent des frissons : le FOAM-musée de la photographie organise sa rétrospective et le vernissage sera jeudi à partir de 17h. Je vais aimer me faire peur et me pelotonner dans les bras de mes copains à la galerie W139 où sera projeté jeudi soir un film d’horreur encore secret… Je vais aimer me promener dans les jardins ouverts au public de la superbe maison-musée Van Loon ce week-end ; aimer claquer ma paye en chinant sans compter sur le plus grand marché aux puces d’Europe ou sur un petit marché de designers en plein centre ce dimanche. Je vais aimer, je vais vibrer je crois, en allant voir Les Ogres de Lea Fehner dans un petit ciné indé dont Amsterdam a le secret. Je vais aimer me cultiver : découvrir Banksy dans la Bourse d’Amsterdam et l’Histoire du street art en général ; repenser la société (qu’a bien besoin d’un décrassage !) et l’idée même de résistance grâce à une expo des élèves de master du Sandberg Institut.
Je vais aimer, je vais vibrer, je vais danser je vous le disais. Je vais kiffer plus que jamais la texture des notes qui m’atteignent en plein coeur, le plaisir des foules qui s’étourdissent ensemble dans une proximité qu’aucun fou à lier ne saura faire exploser, jamais.
Des notes il y en aura en pagaille. Oniriques ce mercredi au School ; festives dans une friche artistique du centre qui célèbre ses 5 ans ; furieuses, punk et garageuses dans une micro-brasserie ; vertes et bon enfant dans un quartier sur l’eau ; aériennes – en terrasse pour fêter le solstice ; classiques et très secrètes, accompagnées de danse et de quelques histoires (si vous êtes néerlandophones) ; françaises ce dimanche, en l’honneur de notre nationale Fête de la Musique ; et surtout, surtout cathartiques ce dimanche à la nuit tombée, à la croisée de tous les genres et diablement entrainantes – parce que cette semaine plus que jamais il faudra rentrer dans la danse effrénée, faire grossir cette bulle de quiétude, grossir grossir grossir… et qu’elle enveloppe le monde entier.
Aimez, dansez.