Semaine du 1er au 7 août

Anne a passé 3 jours en dehors du monde et de ses clameurs. Elle revient fraiche et dispose pour vous livrer par le menu ses considérations.

westerkerk

Conclusion numéro 1 : il faut bien manger.
Donc pour ca, autant aller danser la salsa demain soir au Food-hallen dans l’Ouest (plus logique qu’il n’y parait); se délecter sur NDSM ce week-end lors du festival NDSM Kookt (et en profiter pour faire la fête en musique ce dimanche, dans mon bien aimé Noorderlicht) ou si vos papilles ont de sérieuses inclinations pour les saveurs méditerranéennes, faites un tour au Pizza festival. Petit marché du quartier, en théâtre et musique, ce dimanche dans le parc de l’Ouest ou aprem BBQ sur une plage urbaine.

Conclusion numéro 2 : il faut se laisser porter.
Se laisser porter par la ville et ses surprises…
Pour les expats et autres amstellodamois : prendre soin de vous dans un petit salon de beauté tout en discutant esthétique et égalité des genres, vernis à ongles et conseils maquillage – ou juste décider d’y passer boire un café en écoutant de la bonne musique : c’est possible ! The Radical Fringe ouvre demain (13h-18h, vous y êtes bienvenus), et c’est une bonne nouvelle ! C’est un petit salon de coiffure/beauté dans l’Est, qui sera ouvert une fois par semaine, qui fonctionne sur donation uniquement et qui se veut un lieu politiquement engagé. Belle valeur ajoutée !
Réfléchir encore, pour les anglophones – une conférence organisée par Hackers & Designers aura lieu vendredi soir au Butcher’s Tears. Développeurs, designers et artistes seront invités à livrer leurs réflexions concernant l’impact du développement des activités digitales sur la réalité du travail. Quel avenir pour les open-sources ? Comment se définit l’identité professionnelle à travers des métiers comme celui de blogueurs (tiens tiens), d' »influenceurs » voire de « contributeurs »  ? Un événement qui malgré son sérieux promet une bonne dose d’humour et de grandes rasades de (bonne) bières !
Plus léger, et dans le genre improbable : mon rendez-vous dominical et hebdomadaire pour bien finir la semaine en sauna (pudique, s’abstenir !), feu de bois, musique et caravane !

Conclusion numéro 3 : rester inspirés.
Et pour cela, aller au cinéma plein air. Berlin Calling sur une plage urbaine (vo soutitrée nl), Rushmore de Wes Anderson (vo soutitrée nl) dans une ferme, ou se concentrer sur la programmation du Pluk de Nacht festival (vo soutitrée nl) dans ma friche bien aimée du Stenen Hoofd.
Se cultiver aussi, lors d’un événement arty et féministe (mais dans les bons sens des termes).
Ou pourquoi pas, apprendre le français ? L’école de français qui vient d’ouvrir sur nos canaux propose des séries d’ateliers pour adultes et enfants pendant tout le mois d’août – et les connaissant a priori on va aussi y rigoler !

Conclusion numéro 4 : dormir.
Et ca, ce sera compliqué cette semaine. Déjà parce que plusieurs concerts et soirées s’annoncent prometteurs : une soirée cosmopolite dans un parc avec la bande à Koen, les saints murs du Paradiso bruissants de rythme brésiliens, un souffle hispanisant dans le Vondel ou au zoo, du plein air en pagaille avec une « Booming hangout party« , une rêverie sur le sable, du hip-hop au bord de l’eau; et une line-up de nuit blanche dans un entrepôt.
J’ai même quelques plans pour vous évader de la ville – rencontrer John Talabot sur la grève à La Haye, se déhancher sur la musique euphorisante d’Ata Kak à Rotterdam, ou faire la fête en mode estival sur la mer du Nord.
En effet, les plus casaniers d’entre vous feraient mieux de s’en échapper ce week-end, de la ville et de ses festivités. Car deux rendez-vous annuels extrêmement attendus seront à l’affiche cette semaine et risque de tourner la ville sans dessus dessous :
– le Dekmantel Festival dans l’Amsterdamse Bos – et une miriade d’événements qui accompagneront son lancement dans la ville ce jeudi : une conférence-vernissage à l’Eye, une soirée Cabaret Voltaire et un passage de James Holden dans le splendide Muziekgebouw, ou encore Azymuth au Tolhuistuin
la gay pride, évidemment ! Rendez-vous incontournable d’Amsterdam, préparez-vous pour la parade et ses chars qui flotteront sur les canaux ce samedi (itinéraire ici). La ville toute entière se prépare à la fête mais voici en vrac quelques suggestions de soirées pour célébrer l’amour et l’égalité : centrale la soirée Make love not war (La Cage), Everybody is Gay sur le pont de mon bateau de hippies Odessa, Gaypride is Burning au Marktkantine ou bien plus mystérieuse la soirée Boy Scouts à venir.

 

Semaine du 25 au 31 juillet

Korte prinsengrachtAllez viens, j’t’emmène le temps d’une parenthèse. Tu m’as dit que jamais t’avais vu mes canaux, que jamais t’avais bu d’cette eau. J’t’emmène et notre semaine éphémère elle sera comme une rêverie qui coule de source, sans cheminement ni promesse, une claque d’air frais qui décoiffe le temps – tu sais celui là même qui s’écoule, inéluctablement.

Allez viens, j’t’emmène dans mon pays plat découvrir l’été blanc.

 

Toi tu voles, donc moi je danse.
Je vais t’emmener rayonner dans les nuits ambrées de bières : celles du Beyond Festival, de Tropicalismo, ou de Nacht Varen si t’aimes les foules en plein air – mais j’ai une ou deux options de reconversion si comme moi tu préfère les plus petits comités.
De Bovenkamer ou De Zomernacht si les ondes électros se réverbèrent mieux sur toi dans les clubs claustros. Mais je nous verrais bien à bout de souffle en pleine transe dans une église perdue du port. Et puis j’suis bien sure que la nuit improbable qui fondra sur la Nef des Fous vendredi inspirerait notre poésie…

Toi tu joues, moi je regarde.
J’me fais des toiles, à la belle même parfois. Dans un jardin-paradis du Nord. Sur le sable d’une plage urbaine. Dans un parc pourquoi pas, ou ce soir dans des anciennes halles pour pratiquer ton anglais ?
Toi tu joues – moi je regarde, et j’écoute. Les notes d’Hélène Grimaud qui dévalent sur le piano du Concertgebouw. Et Idiott Smith tu connais pas ? Viens – écoutons et on deviendra amis ce jeudi dans la boutique d’American Apparel. J’écoute; les histoires que les sisters me racontent dans mon repère confiné du Mezrab au bord de l’Ij.
Toi tu joues, moi j’ouvre mes yeux et mes oreilles – spectatrice invétérée de la ville qui bruisse de milles tintements autour de moi : une exposition de films et de photos sur les débuts du sovietisme dans le quartier juif (précédé d’une conférence pour l’inauguration par la curatrice Susan Goodman ce mercredi) ; une initiation à la photographie dans une sublime bâtisse ce dimanche. Réfléchir au sens de la vie dans une sulfureuse église du quartier qui rougeoie. Redécouvrir Shakespeare en néerlandais dans un bois du Sud. Et puis s’émerveiller du mythique Burning Man qui débarque en Europe dans ma belle Amsterdam.
Et puis si on était fou et complètement libre, on prendrait même le large en direction du Sud et on pédalerait en musique, théâtre et danse dans le port d’Anvers.

Toi tu voltiges, moi je plane. Eblouie dans ces ruelles qui ne cessent de me murmurer leurs mots d’amour. Je me laisse flotter sur le pont d’un bateau qui s’appelle Odessa et je danse sans un mot au soleil des jeudis. Je flâne sur les marchés aux puces des quartiers chics, je papillonne en gourmandises dans un festival de bonne bouffe sur une plage ou tout en musique sur les rives de  »mon » lac de l’Ouest, je dérive avec mes amis les hippies sur la Mer du Nord ou dans un petit sauna pas très pudique. Et puis aussi, je savoure vietnamien dans un tout petit bar gay, j’deviens l’amie des sous-marins (les jaunes, de préférence) et joueuse j‘pourrais même essayer de t’envoler dans le mystérieux Vondelpark… Alors cap ou pas cap ?

westerkerk gay pride
Toi et moi on fantasme – existes-tu d’ailleurs ?
Quand certains luttent, pour leurs droits et leurs libertés : en cette semaine européenne des fiertés, mon petit monde tolérant se drape de l’arc-en-ciel. Ce soir, mes copains d’Atria go pink, mercredi la galerie Framer Framed s’interroge : Somos Libres ?, vendredi le Stedelijk-musée d’Art contemporain partage aussi l’affiche et ce week-end c’est le Westerpark qui entre dans la danse endiablée à l’occasion de la nouvelle édition du Milkshake festival. Et les plus néerlandais iront à l’Artis-zoo s’informer sur l’homosexualité dans le monde animal.

Je t’attends toujours pas, bel inconnu – tu m’en veux pas, j’commence sans toi. Cette semaine me met en joie !