Semaine du 31 juillet au 6 août (Gay Pride)

Alors que l’immense dame du cinéma français vient tout juste de s’éteindre, c’est dans une semaine tourbillon que je souhaite vous emmener. Tourbillon de questions, tourbillon de couleurs – de doutes, de rafales, et de soleil entre les gouttes

 

Cinéma

Et comme si on s’était donné le mot pour rester dans le thème, y aura de quoi faire en termes de toiles cette semaine !

Interprété de manière très juste, doté d’une réalisation inspirée et d’une tension allant crescendo sans jamais chuter, Dark Blood méritait sans conteste l’acharnement dont a fait preuve son réalisateur. Pas forcément voué à être un classique, la faute à un scénario pas vraiment original, c’est surtout l’occasion de découvrir un film ayant manqué de peu de finir aux oubliettes et, surtout, d’être témoin une dernière fois du talent incontestable de River Phoenix, qu’on est désormais en droit de regretter plus que jamais.

Ce lundi soir, dans le Vondelpark, Dark Blood de George Sluizer. Pour la petite anecdote, il s’en est fallu de peu pour que ce film ne voit jamais le jour. En effet, tourné en 1993 Dark Blood était resté inachevé à la mort de l’acteur River Phoenix. C’est presque une décennie plus tard que George Sluizer se décide à achever le montage, en jouant notamment avec les voix off. Dark Blood fut présenté pour la 1ere fois en septembre 2012, en avant-première de la 32e  édition du Festival du cinéma néerlandais d’Utrecht.


Mardi – ou l’embarras du choix pour les amoureux de 7ème art : le marathon DOLAN continue au Studio K avec Les Amours imaginaires à 19h30.
Bien plus à l’Ouest, ce sera la séance de rattrapage pour qui n’aurait pas encore vu I am not your Negro, ce documentaire choc signé Raoul Peck alors que bien plus au Nord et les pieds dans le sable (ou presque) sera projeté le (presque – bis) classique American Beauty (et sinon, vous aussi ca vous étonne -presque- de vous rappeler du visage de Kevin Spacey avant qu’il ne devienne Underwood ?!).


Mercredi – ne nous arrêtons pas en si belle lancée !
Connaissez-vous le Meneer Niegers ? C’est un petit bar/resto les pieds dans l’eau cette fois, au bord de l’Ij – la terrasse est très chouette et ce mercredi on pourra y siroter un petit cocktail en révisant nos classiques sur écran géant : cette semaine ce sera Saturday Night Fever ! (And yes, no matter what you say – I do think I should be dancing again !)

Vachement moins paillettes, vachement moins disco, vachement moins retro, direction le Vondelbunker pour 2 projections de documentaires qui nous invitent à cogiter et peut-être même, vous m’excuserez l’expression, nous mettre un peu de plomb dans la cervelle…

The On&/Off the Grid program invites the public to reflect and question our dependence and obedience on closed systems and proprietary technologies in our daily work and living environments.

Jeudi, Cineville nous propose un plein-air devant le charmant FC Hyena avec une projection du film de saison : Tu dors Nicole (Stéphane Lafleur). Insomniaque, un tantinet blasée, Nicole regarde passer l’été avec son amie Véronique, en attendant nonchalamment leur voyage en Islande. Aérien & vaguement assommant, cette saison estivale canadienne se dessine tout en contraste avec notre vibrante, parfois lunatique Amsterdam.

https://youtu.be/IBm_yWEUpVM

Pour finir la semaine, enfin : le Musée de l’Histoire juive se pare des couleurs de l’arc-en-ciel en projetant le documentaire Suited de Lena Dunham.

Lena Dunham fait partie des artistes américaine les plus prolifique du moment. En plus d’être écrivaine, réalisatrice, directrice d’édition, actrice et scénariste, elle est aussi une productrice engagée. Avec Suited, sa dernière production, elle met en lumière la mode LGBT et plus particulièrement les luttes vestimentaires des hommes transgenres. – Les Inrocks

Alors qu’au LAB 111, la France sera à l’honneur (en version originale!) avec La mort de Louis XIV.

 

Gourmandises

Une fois n’est pas coutume – et pour faire démentir les mauvaises langues persiflantes qui se reconnaitront ! – il y aura de quoi faire saliver vos papilles cette semaine sur les canaux !

Gourmandises louables au KasKantine ce mercredi : c’est sur donation et ca lutte contre le gaspillage alimentaire et ce sont des volontaires d’une super asso aux fourneaux – sérieusement, quoi de mieux ?

Vendredi annonce le début d’un festival glouton sur les anciens chantiers navals d’NDSM, alors que dimanche sur la plage urbaine du DOK ce sera plutôt ambiance barbecue mais aussi pizza&pasta (bah pourquoi choisir en même temps ?!)

Et parce que décidément ce lieu est chouette et ce projet est à soutenir – toujours dans la ferme urbaine du KasKantine, ce dimanche allez aussi bruncher (toujours sur donation !)

 

 

Pépites en vrac – et en tous genres !
*parce que les genres, cette semaine, ca ne nous parle peu…

Parce que parfois on me fait remarquer que je suis pas bien au clair sur leur définition : des jeux de société, un bateau de la VOC qui ouvre ses portes, un festival insolite dans un village squatté, du volontariat sur les canaux ou des leçons d’arabe – marocain – baignées d’un soleil dominical, un sauna avec vue… voilà ce que j’appelle des  »pépites », parfois culturelles, parfois engagées, parfois rigolotes – toujours je les chéris comme autant de trésors éphémères qui me rappellent pourquoi encore – encore ! – je vis dans cette ville.

Okay okay okay, on va finir par appeler ca du prosélytisme mais, ce mardi au KasKantine, les amateurs de jeux de plateau (dont je ne fais vraiment, mais alors vraiment pas, partie) seront vraiment, mais alors vraiment bien servis !

Ruigoord vous connaissez ? Si la réponse est non je partage ici le seul article que j’ai pu vous dégoter en français sur le sujet… pas forcément le plus renseigné, étayé ni le plus objectif mais ca vous donnera une petite idée. Tout ca pour dire que le festival annuel de ce petit village à part, Landjuweel, aura lieu du 2 au 6 août. L’occasion de participer à plein d’ateliers, de faire la fête, d’allumer des feux de camps, de venir avec vos bambins en journée, de sortir de la ville et de respirer.

Mercredi, une occasion assez chouette d’entrer gratuitement dans l’imposant Musée de la Marine mais aussi de profiter de sa terrasse-ponton (avec l’apéro offert!) et de visiter le superbe trois mats qui y est amarré ! Attention cependant, seulement l’extérieur ainsi que l’exposition  »Ode aan een Amsterdammer » font partie de l’événement.

Coupe de l’UEFA – soutenez les filles en orange pour la demi-finale face à l’Angleterre ce jeudi, au SkateCafé !

Dimanche, comme il se doit, plein de pépites pour mes chercheurs d’or et de bonne humeur (et de remèdes anti gueule de bois inéluctablement consécutive à la Pride !) : commençons bien cette fin de semaine sur la terrasse du Volkshotel pour une nouvelle Badplaats session, avec sauna, hot-tub, musique et vue imprenable au rendez-vous ; une fois bien requinqué, rejoignons les équipes de volontaires qui armées de patience et de motivation sur leur petite flotte de bateaux vont aller nettoyer les canaux obstrués de tous les déchets plastiques de la veille ! Et histoire de finir cette fin de semaine en beauté et en nouveauté, pourquoi ne pas aller prendre une leçon d’arabe (du Maroc) dans le Vondelpark ?


 

Concerts

De la cumbia et des rythmes embrasés – ils viennent de ce pays qui s’étire en longueur entre déserts, fjords et volcans, ils viennent de ce pays qui a vu naitre Exquise Claudia – Ca fait plusieurs mois qu’elle m’en parle déjà de ce passage : ne loupez les chiliens de Chico Trujillo au Melkweg mercredi !


Son nom me propulse 2 ans en arrière – son nom me ramène à des conversations dans le Vondelpark, des amitiés naissantes, et des créatures attachantes pour qui l’absurde est un leitmotiv.
Comment dire… Floris Bates joue un peu le sale gosse aux manettes d’une pop-indie bien trop acidulée pour ne pas être sacrément amère. Il fera partie de la line-up de Sexyland, ce vendredi.

Ce week-end le hip-hop sera à l’honneur : samedi au Dok Amsterdam, et dimanche tout en jouant du basket bien plus à l’Est ! Et sinon, un groupe psyche afro-venezuelien fera vibrer le Pacific Parc samedi soir, Tonto Malembre.

 

Festivités

Deux grands événements majeurs vont déferler sur les canaux cette semaine.

La Gay Pride

Impossible de passer à coté : il s’agit d’une tradition d’Amsterdam – qui a lancé la marche des fiertés ! La parade sur les canaux aura lieu samedi après-midi et commence habituellement sur le Prinsengracht vers 13h.
Outre le cortège, de nombreuses soirées à thème et diverses activités sont toujours organisées :
– Regardez de près le programme spécial que propose pour l’occasion le Musée de la ville d’Amsterdam
– Jeudi, pour ceux que la langue de Shakespeare n’indispose pas, vous pourrez suivre un tour romantique dans la ville, sur le thème de la Pride.
Dam Square toute entière sera à la fête ce week-end
– Pour danser avec fierté toute la nuit, rendez-vous au 3x NYX ou au Marktkantine

 

Dekmantel

Ce festival est l’un des plus gros rassemblement electro/techno d’Amsterdam. Il dure 5 jours et investit principalement le bois d’Amsterdam. Jeudi soir pourtant, de nombreuses salles dans la ville accueilleront une programmation spéciale et samedi le Shelter sera aussi à l’honneur. Surveillez de près la boiler room, et restez aux aguets !
En vrac dans la programmation, on peut citer Job Jobse, Suzanne Ciani, Fatima Yamaha, la sublime Helena Hauff, Young Marco, San Proper et… beaucoup beaucoup d’autres !

En vrac

Arty : jeudi soir au Sexyland – Sexy daydreams about going home ou vendredi au Melkweg.
En mode estival : Sundeck summer series, une Zomernacht samedi ou un Amsterdam Cruise festival
Grosse affiche : Ame au Thuishaven ce dimanche
Pour le plaisir : du rock n roll au Roest (!), Claire est Extraordinaire en rollerdisco ou un chouette lieu associatif qui fête ses 5 ans dans le Nord (j’vous en parlais, par là – à une époque bénie où j’pouvais vous concocter des p’tites vidéos pour changer… 🙁 !)

Bonne semaine, arc-en-ciel, à tous !

Semaine du 25 au 31 juillet

Korte prinsengrachtAllez viens, j’t’emmène le temps d’une parenthèse. Tu m’as dit que jamais t’avais vu mes canaux, que jamais t’avais bu d’cette eau. J’t’emmène et notre semaine éphémère elle sera comme une rêverie qui coule de source, sans cheminement ni promesse, une claque d’air frais qui décoiffe le temps – tu sais celui là même qui s’écoule, inéluctablement.

Allez viens, j’t’emmène dans mon pays plat découvrir l’été blanc.

 

Toi tu voles, donc moi je danse.
Je vais t’emmener rayonner dans les nuits ambrées de bières : celles du Beyond Festival, de Tropicalismo, ou de Nacht Varen si t’aimes les foules en plein air – mais j’ai une ou deux options de reconversion si comme moi tu préfère les plus petits comités.
De Bovenkamer ou De Zomernacht si les ondes électros se réverbèrent mieux sur toi dans les clubs claustros. Mais je nous verrais bien à bout de souffle en pleine transe dans une église perdue du port. Et puis j’suis bien sure que la nuit improbable qui fondra sur la Nef des Fous vendredi inspirerait notre poésie…

Toi tu joues, moi je regarde.
J’me fais des toiles, à la belle même parfois. Dans un jardin-paradis du Nord. Sur le sable d’une plage urbaine. Dans un parc pourquoi pas, ou ce soir dans des anciennes halles pour pratiquer ton anglais ?
Toi tu joues – moi je regarde, et j’écoute. Les notes d’Hélène Grimaud qui dévalent sur le piano du Concertgebouw. Et Idiott Smith tu connais pas ? Viens – écoutons et on deviendra amis ce jeudi dans la boutique d’American Apparel. J’écoute; les histoires que les sisters me racontent dans mon repère confiné du Mezrab au bord de l’Ij.
Toi tu joues, moi j’ouvre mes yeux et mes oreilles – spectatrice invétérée de la ville qui bruisse de milles tintements autour de moi : une exposition de films et de photos sur les débuts du sovietisme dans le quartier juif (précédé d’une conférence pour l’inauguration par la curatrice Susan Goodman ce mercredi) ; une initiation à la photographie dans une sublime bâtisse ce dimanche. Réfléchir au sens de la vie dans une sulfureuse église du quartier qui rougeoie. Redécouvrir Shakespeare en néerlandais dans un bois du Sud. Et puis s’émerveiller du mythique Burning Man qui débarque en Europe dans ma belle Amsterdam.
Et puis si on était fou et complètement libre, on prendrait même le large en direction du Sud et on pédalerait en musique, théâtre et danse dans le port d’Anvers.

Toi tu voltiges, moi je plane. Eblouie dans ces ruelles qui ne cessent de me murmurer leurs mots d’amour. Je me laisse flotter sur le pont d’un bateau qui s’appelle Odessa et je danse sans un mot au soleil des jeudis. Je flâne sur les marchés aux puces des quartiers chics, je papillonne en gourmandises dans un festival de bonne bouffe sur une plage ou tout en musique sur les rives de  »mon » lac de l’Ouest, je dérive avec mes amis les hippies sur la Mer du Nord ou dans un petit sauna pas très pudique. Et puis aussi, je savoure vietnamien dans un tout petit bar gay, j’deviens l’amie des sous-marins (les jaunes, de préférence) et joueuse j‘pourrais même essayer de t’envoler dans le mystérieux Vondelpark… Alors cap ou pas cap ?

westerkerk gay pride
Toi et moi on fantasme – existes-tu d’ailleurs ?
Quand certains luttent, pour leurs droits et leurs libertés : en cette semaine européenne des fiertés, mon petit monde tolérant se drape de l’arc-en-ciel. Ce soir, mes copains d’Atria go pink, mercredi la galerie Framer Framed s’interroge : Somos Libres ?, vendredi le Stedelijk-musée d’Art contemporain partage aussi l’affiche et ce week-end c’est le Westerpark qui entre dans la danse endiablée à l’occasion de la nouvelle édition du Milkshake festival. Et les plus néerlandais iront à l’Artis-zoo s’informer sur l’homosexualité dans le monde animal.

Je t’attends toujours pas, bel inconnu – tu m’en veux pas, j’commence sans toi. Cette semaine me met en joie !