Les mots sont comme de l’eau, dans cette ville, Nella. Une goutte de rumeur pourrait tous nous noyer.
Alors que l’été ne cesse de faire grise mine il me semble de bon ton de partager un conseil lecture, à savourer sous un plaid devant un thé fumant.
Maison de poupées
Miniaturiste connait un succès non-démenti depuis sa sortie en 2013. Et sa genèse vous parlera surement, si vous avez déjà visité le Rijksmuseum.
En visite dans notre Venise du Nord, la britannique Jessie Burton tombe en fascination devant la maison de poupée exposée au Rijksmuseum. Jusque là, rien d’insolite : cette œuvre touchante, réjouissante et délicate fait -presque- concurrence à la Ronde de Nuit, si l’on fait le décompte des visiteurs agglutinés devant !
La maison de poupées n’a rien d’un jeu d’enfant. Il s’agit d’une pièce haute de 2,55 m sur 1,90 m qui comprend 9 pièces, reproduisant à la perfection l’intérieur d’une demeure hollandaise cossue du XVIIe siècle, située sur la Warmoesstraat.
Les matériaux sont d’origine : les assiettes en porcelaine de Chine, les paniers en osier, etc. Si l’estimation exacte du cout de la confection reste approximative (entre 700 et 1200 florins), tout le monde s’accorde à dire qu’un tel bijou valait bien autant qu’une maison grandeur nature. Déjà célèbre au XVIIIe siècle, la maison de poupée d’Oortman a été achetée par l’État en 1821 et acquise par le Rijksmuseum en 1875. Une peinture de la maison de poupée a été faite en 1710 par Jacob Appel. Tout le monde accourait pour l’admirer, même le tsar Pierre 1er est venu de Russie.
Petronella Oortman et l’Amsterdam du Siècle d’Or
On en sait pourtant très peu de la propriétaire de la maison de poupée, Petronella Oortman, épouse du riche marchand Johannes Brandt. Qu’est-ce qui avait pu pousser une femme à consacrer tant d’argent et de temps à une maison de poupée ? Que racontait celle-ci à propos du Siècle d’or néerlandais ?
C’est là que la plume de Jessie Burton intervient.
En laissant libre court à son imagination, l’auteure raconte de sa plume ciselée et délicate la brumeuse Amsterdam du XVIIè siècle. Elle nous conte ses rues, ses odeurs et ses carcans. Suivant le regard de cette jeune provinciale bien vite désillusionnée par son mariage, Burton nous offre une vision en mosaïque d’une société figée… dans laquelle chacun se retrouve vite pris au piège de son statut.
»(…) vous poursuivez en louant l’indéniable et remarquable travail de l’auteur sur les atmosphères du roman, tant en ce qui concerne la maison elle-même, évidemment un brin inquiétante comme une demeure de roman gothique, que pour les scènes d’extérieur qui ponctuent le roman et font resplendir les ors de la capitale hollandaise tout en laissant la part belle à une explosion de senteurs et de saveurs venues de ses colonies. Ne manquez pas cependant de préciser que ces scènes-là, si elles empêchent le roman d’être tout à fait un huis-clos, renforcent cependant son côté oppressant, tant les jeux de regard, dans cette société puritaine et guidée par l’appât du gain, constituent un carcan encore plus rigide que les murs de la maison Brandt. » Les Carnets du Professeur Platypus
Si les références à Ibsen, Austen et Atwood raviront les plus littéraires d’entre vous, ne vous laissez pas rebuter par le contexte historique : les personnages sont complexes, denses ; l’intrigue envoutante et l’écriture rythmée. Un bon livre d’été !
(Et bien que la traduction soit bonne, si vous avez l’occasion de le lire en anglais, foncez !)
Semaine pressée – y a un bateau rempli de copains et de soleil qui m’attend ; et ce sera pas monnaie courante ces jours-ci alors courrons-y !
Mes inclassables
D’humeur légère et désorganisée je vais commencer par mes jolis improbables, mes coups de coeur qui feront vibrer la semaine !
Qu’est ce qu’une cure Ayurvedic ? Vous en avez beaucoup entendu parler, il faut dire que c’est dans l’air du temps – même Cosmo, Femme actuelle et Madame Figaro vous en servent des éloges dithyrambiques sur papier glacé ! –
Allez donc vous renseigner plus sérieusement sur cette médecine douce, en anglais, avec YogaFest.
On reste dans le mantra »esprit sain, corps sain » ce mardi toujours, avec une nouvelle session d’ecstatic dance. Je vous en parle depuis 2 ans maintenant et le principe reste inchangé : de la musique, un beau parquet, aucune chaussure, pas d’alcool (mais de l’eau, des jus et du thé à gogo !) et pas un mot – pour le reste tout est permis… Et je vous assure que ca fait un bien fou !
Mercredi – continuons de se faire plaisir et de prendre soin de nous ! Odessa propose une toute première édition des Body Breakfast. L’idée ? Se réveiller en douceur, monter à bord d’un joli bateau, faire du yoga sur le pont, puis s’empiffrer de pancakes en bullant dans des hot-tub ou s’énergiser pour le restant de la journée en dansant sur de la bonne disco & de la soul super happy ! Vous êtes de retour à 10h, prêts à foncer au travail – détendus ! And guess what ? Notre copain de Tambourine Amsterdam fera partie de l’équipage !
Le bateau Odessa
Mercredi toujours, envoyez vos bambins apprendre à faire des tartes aux fraises (en français !) – vous les remercierez 😉
Samedi, si le temps le permet, n’oubliez pas de partir en recherche d’obscurité pour observer le ciel et ses pluies d’étoiles filantes !
Et dimanche enfin, un vrai coup de coeur : je vous ai parlé récemment du charmant Foeders. C’est un petit bar de quartier vraiment mignon qui interpelle par sa carte de bières… TRÈS impressionnante (et qui parlera aux plus connaisseurs d’entre vous).
Laissez moi vous raconter qu’un samedi soir gentiment ébriée (oui, je me permets cette licence poétique !) j’y ai découvert les 3 Fonteinen et tout un univers insoupçonné s’est ouvert à mon palais. Je ne chercherais pas à décrire cette ambre si particulière, allez-donc la gouter !
Cinéma
De quoi se faire pas mal de toiles si le ciel tourne à l’orage (c’est une rengaine que l’on connait bien !).
Son format est simple comme la mort : une caméra fixe capture, l’une après l’autre, une seule image d’un endroit construit par l’humanité, puis abandonné.
Thématique voisine et concept similaire – mais moins mutique… et tout plein d’espoir ! Normal is over est un documentaire qui présente des solutions aux problèmes environnementaux, solutions déjà mises en place et ancrées à l’échelle locale. Il sera projeté ce mardi également, au Ceuvel.
(Les néerlandophones fascinés de voyages et de -très- vieilles péloches iront plutôt par là…)
The exhibition and Summer Talks invites the public to reflect and question our dependence and obedience on closed systems and proprietary technologies in our daily work and living environments. Are we, as steadily connected networkers, capable of disconnecting from existing grids and systems?
Ce mardi, on peut se cultiver, pratiquer son anglais tout en faisant travailler les zygomatiques avec une comedy night ! Mais si vous avez besoin d’une excuse pour voir de l’art, dirigez vous plus au Nord, dans l’indescriptible cabane en bois de SEXYLAND.
Vous pourrez aussi vous régaler de storytelling vendredi dans l’antre chatoyant du Mezrab !
Mais l’événement incontesté de cette semaine sera sans nul doute le festival annuel Parade (qui tourne de villes en villes entre juin et septembre). Il s’agit principalement d’un festival de théâtre, mais quelques groupes de musique viennent aussi jouer. La programmation est extrêmement abondante, n’hésitez pas à y aller au petit bonheur la chance… (du moins c’est ce que je fais !)
Musique (en vrac !) & belles soirées
Pour se revigorer les écoutilles et faire la fête jusqu’au bout de la nuit, je vous pose ca en vrac – à vous de décider ce que vous aimez !
Alors que l’immense dame du cinéma français vient tout juste de s’éteindre, c’est dans une semaine tourbillon que je souhaite vous emmener. Tourbillon de questions, tourbillon de couleurs – de doutes, de rafales, et de soleil entre les gouttes
Cinéma
Et comme si on s’était donné le mot pour rester dans le thème, y aura de quoi faire en termes de toiles cette semaine !
Interprété de manière très juste, doté d’une réalisation inspirée et d’une tension allant crescendo sans jamais chuter, Dark Blood méritait sans conteste l’acharnement dont a fait preuve son réalisateur. Pas forcément voué à être un classique, la faute à un scénario pas vraiment original, c’est surtout l’occasion de découvrir un film ayant manqué de peu de finir aux oubliettes et, surtout, d’être témoin une dernière fois du talent incontestable de River Phoenix, qu’on est désormais en droit de regretter plus que jamais.
Ce lundi soir, dans le Vondelpark, Dark Blood de George Sluizer. Pour la petite anecdote, il s’en est fallu de peu pour que ce film ne voit jamais le jour. En effet, tourné en 1993 Dark Blood était resté inachevé à la mort de l’acteur River Phoenix. C’est presque une décennie plus tard que George Sluizer se décide à achever le montage, en jouant notamment avec les voix off. Dark Blood fut présenté pour la 1ere fois en septembre 2012, en avant-première de la 32e édition du Festival du cinéma néerlandais d’Utrecht.
Mardi – ou l’embarras du choix pour les amoureux de 7ème art : le marathon DOLAN continue au Studio K avec Les Amours imaginaires à 19h30.
Bien plus à l’Ouest, ce sera la séance de rattrapage pour qui n’aurait pas encore vu I am not your Negro, ce documentaire choc signé Raoul Peck alors que bien plus au Nord et les pieds dans le sable (ou presque) sera projeté le (presque – bis) classique American Beauty (et sinon, vous aussi ca vous étonne -presque- de vous rappeler du visage de Kevin Spacey avant qu’il ne devienne Underwood ?!).
Mercredi – ne nous arrêtons pas en si belle lancée !
Connaissez-vous le Meneer Niegers ? C’est un petit bar/resto les pieds dans l’eau cette fois, au bord de l’Ij – la terrasse est très chouette et ce mercredi on pourra y siroter un petit cocktail en révisant nos classiques sur écran géant : cette semaine ce sera Saturday Night Fever ! (And yes, no matter what you say – I do think I should be dancing again !)
Vachement moins paillettes, vachement moins disco, vachement moins retro, direction le Vondelbunker pour 2 projections de documentaires qui nous invitent à cogiter et peut-être même, vous m’excuserez l’expression, nous mettre un peu de plomb dans la cervelle…
The On&/Off the Grid program invites the public to reflect and question our dependence and obedience on closed systems and proprietary technologies in our daily work and living environments.
Jeudi, Cineville nous propose un plein-air devant le charmant FC Hyena avec une projection du film de saison : Tu dors Nicole (Stéphane Lafleur). Insomniaque, un tantinet blasée, Nicole regarde passer l’été avec son amie Véronique, en attendant nonchalamment leur voyage en Islande. Aérien & vaguement assommant, cette saison estivale canadienne se dessine tout en contraste avec notre vibrante, parfois lunatique Amsterdam.
Lena Dunham fait partie des artistes américaine les plus prolifique du moment. En plus d’être écrivaine, réalisatrice, directrice d’édition, actrice et scénariste, elle est aussi une productrice engagée. Avec Suited, sa dernière production, elle met en lumière la mode LGBT et plus particulièrement les luttes vestimentaires des hommes transgenres. – Les Inrocks
Une fois n’est pas coutume – et pour faire démentir les mauvaises langues persiflantes qui se reconnaitront ! – il y aura de quoi faire saliver vos papilles cette semaine sur les canaux !
Gourmandises louables au KasKantine ce mercredi : c’est sur donation et ca lutte contre le gaspillage alimentaire et ce sont des volontaires d’une super asso aux fourneaux – sérieusement, quoi de mieux ?
Et parce que décidément ce lieu est chouette et ce projet est à soutenir – toujours dans la ferme urbaine du KasKantine, ce dimanche allez aussi bruncher (toujours sur donation !)
Pépites en vrac – et en tous genres !
*parce que les genres, cette semaine, ca ne nous parle peu…
Parce que parfois on me fait remarquer que je suis pas bien au clair sur leur définition : des jeux de société, un bateau de la VOC qui ouvre ses portes, un festival insolite dans un village squatté, du volontariat sur les canaux ou des leçons d’arabe – marocain – baignées d’un soleil dominical, un sauna avec vue… voilà ce que j’appelle des »pépites », parfois culturelles, parfois engagées, parfois rigolotes – toujours je les chéris comme autant de trésors éphémères qui me rappellent pourquoi encore – encore ! – je vis dans cette ville.
Ruigoord vous connaissez ? Si la réponse est non je partage ici le seul article que j’ai pu vous dégoter en français sur le sujet… pas forcément le plus renseigné, étayé ni le plus objectif mais ca vous donnera une petite idée. Tout ca pour dire que le festival annuel de ce petit village à part, Landjuweel, aura lieu du 2 au 6 août. L’occasion de participer à plein d’ateliers, de faire la fête, d’allumer des feux de camps, de venir avec vos bambins en journée, de sortir de la ville et de respirer.
Mercredi, une occasion assez chouette d’entrer gratuitement dans l’imposant Musée de la Marine… mais aussi de profiter de sa terrasse-ponton (avec l’apéro offert!) et de visiter le superbe trois mats qui y est amarré ! Attention cependant, seulement l’extérieur ainsi que l’exposition »Ode aan een Amsterdammer » font partie de l’événement.
Dimanche, comme il se doit, plein de pépites pour mes chercheurs d’or et de bonne humeur (et de remèdes anti gueule de bois inéluctablement consécutive à la Pride !) : commençons bien cette fin de semaine sur la terrasse du Volkshotel pour une nouvelle Badplaats session, avec sauna, hot-tub, musique et vue imprenable au rendez-vous ; une fois bien requinqué, rejoignons les équipes de volontaires qui armées de patience et de motivation sur leur petite flotte de bateaux vont aller nettoyer les canaux obstrués de tous les déchets plastiques de la veille ! Et histoire de finir cette fin de semaine en beauté et en nouveauté, pourquoi ne pas aller prendre une leçon d’arabe (du Maroc) dans le Vondelpark ?
Concerts
De la cumbia et des rythmes embrasés – ils viennent de ce pays qui s’étire en longueur entre déserts, fjords et volcans, ils viennent de ce pays qui a vu naitre Exquise Claudia – Ca fait plusieurs mois qu’elle m’en parle déjà de ce passage : ne loupez les chiliens de Chico Trujillo au Melkweg mercredi !
Son nom me propulse 2 ans en arrière – son nom me ramène à des conversations dans le Vondelpark, des amitiés naissantes, et des créatures attachantes pour qui l’absurde est un leitmotiv.
Comment dire… Floris Bates joue un peu le sale gosse aux manettes d’une pop-indie bien trop acidulée pour ne pas être sacrément amère. Il fera partie de la line-up de Sexyland, ce vendredi.
Ce festival est l’un des plus gros rassemblement electro/techno d’Amsterdam. Il dure 5 jours et investit principalement le bois d’Amsterdam. Jeudi soir pourtant, de nombreuses salles dans la ville accueilleront une programmation spéciale et samedi le Shelter sera aussi à l’honneur. Surveillez de près la boiler room, et restez aux aguets !
En vrac dans la programmation, on peut citer Job Jobse, Suzanne Ciani, Fatima Yamaha, la sublime Helena Hauff, Young Marco, San Proper et… beaucoup beaucoup d’autres !
Summer is cominghe said. Bien moins convaincue que lui, j’attaque ma rentrée estivale en contemplant les gouttes – un tantinet désespérée blottie dans mon gilet en laine.
Alors j’ai pensé qu’il fallait un p’tit coup de fouet pour se re-motiver à sortir le bout de nos nez. Bien sur je vous avais concocté des #suggestions pour tout le mois de juillet, mais histoire de tous nous rebooster, je vais vous proposer quelques petits ajouts bien mérités !
Petites perles (pour nous changer des pépites !)
Ceux qui me connaissent ne serait-ce qu’un tout petit peu savent qu’elle est chère à mes yeux – grande, vibrante, joyeuse et colorée, gouailleuse, accueillante, pétulante : elle m’a séduite, elle m’a plu et ses courbures engageantes jamais n’ont cessé de m’attirer. Elle me met tant en joie que je lui pardonnerais tout – tout ! – même ses hipsters bien-aimés et ses yuppies de quartier, sa gentrification galopante et les prix qui suivront, inéluctablement.
Alors avant qu’elle ne subisse fatalement les ravages du temps et les assauts -financiers- de ses nombreux soupirants, allons faire la fête en son sein : retrouvons-nous mercredi dans la Javastraat, amenez de quoi manger histoire de vraiment tout partager – et profitez !
Salsa, kizomba, bachata : tentons de le faire apparaître en s’initiant à des vraies dances du soleil, sur la terrasse de la Westergasfabriek tous les jeudis soirs !
Je vous en parle régulièrement parce que le principe est vraiment chouette : vendredi on se retrouve pour la nouvelle des p’tits dejs-conférences CreativeMornings, cette semaine sur le (vaste) thème de l’égalité !
Et puis sinon, pour bien finir la semaine, pourquoi ne pas se faire un petit marché de bons produits dans un parc du Sud ?
7eme art – et il y en aura un paquet cette semaine !
Il faut avoir vu Monika rien que pour ces extraordinaires minutes où Harriet Andersson, avant de recoucher avec un type qu’elle avait plaqué, regarde fixement la caméra, ses yeux rieurs embués de désarroi, prenant le spectateur à témoin du mépris qu’elle a d’elle-même d’opter volontairement pour l’enfer contre le ciel. C’est le plan le plus triste de l’histoire du cinéma. Jean-Luc Godard
– Le Voyage de Chihiro, le chef-d’oeuvre de Hayao Miyazaki on ne le présente plus : ce sera mercredi soir au Studio K (si vous arrivez à vous dégoter une place !) Attention : version originale, sous-titres néerlandais
Un été avec Monika, ne serait-ce que pour voir une fois dans votre vie ce plan extraordinaire de l’histoire du cinéma donc. Ca se passe en plein air avec plein de bonnes choses à grignoter, devant le charmant FC Hyena (gratuit, version originale, sous-titres néerlandais).
Le Cine Expat propose une projection cette nuit là L’Amant double de Francois Ozon, qui parlera certainement plus aux francophones. Mais moi personnellement je n’irai pas, pour la simple et bonne raison que ma caution-critique cinéphile pathologique qui quitte cruellement nos canaux ne me l’a pas conseillé. Du tout. (Du tout !)
Pourquoi tu mens ? J’mens pas.
Alors pourquoi tu pleures.
Je pleure pas.
Dimanche enfin, au Kriterion cette fois mais toujours dans la thématique du trio chef d’oeuvre/gay-pride/coup de coeur : le marathon Xavier Dolan débutera avec J’ai tué ma mère.
Et pour mes oiseaux de nuit – et mes amants de notes.
Il faut en profiter avant que la Spinhuis ferme ses portes ! Mercredi soir sous le pont Multatuli l’ambiance sera à la fête, en musique, en danse et en bières (les moins chères d’Amsterdam !)
Ca y est, elle est arrivée avec le soleil – elle est brulante et heureuse, bien que sournoise pour le foie et traitre pour le porte-monnaie – elle est là et ne s’en ira qu’avec la fin de l’été. Chaque année, on la voit tous venir de loin : c’est la saison des festivals – pas moins de 10 recensés, rien que sur la semaine ! J’ai essayé de vous faire une petite sélection, commençons donc par ca !
Festivals
Pour commencer, échappez-vous de la ville suffocante (pour qui ne sait pas trouver les spots baignade !) en direction de Bloemendaal précisément, pour surfer la houle de la mer du Nord ! Bien plus au Sud et dans les terres, les chanceux et les prévoyants ont leur billet en poche pour le rendez-vous annuel Down the Rabbit hole : Nicolas Jaar, Moderat, Bonobo, Trentemoller, mais aussi Spinvis, Weval (et Babylon circus – vous aussi ca vous rappelle des souvenirs ? 😉 ) seront au rendez-vous ! De la trance et du psyche ce week-end, dans le village-squat loin dans le port de Ruigoord, alors que plus au Sud ce sera aux rythmes de musiques venues d’ailleurs que l’on dansera. Pour les amateurs de techno par contre, ce sera Awakenings qui saura les ravir alors que les amoureux de folk et de musiques traditionnelles auront aussi leur rendez-vous. Vous êtes plutôt afro-beat, funk, hip-hop & soul si possible autour du feu ? Ce sera possible, par là…
Gros rendez-vous, dans le port encore, dans le bien-connu Thuishaven – et le pieds dans le sable, ce sera le Zandbak festival.
Mais dans tous ces plaisirs, s’il y en avait 3 à retenir selon moi, ce serait :
– l’alternatif et idéaliste festival du Bijlmer Bajes – cette ancienne prison investie par une communauté d’artistes et réhabilitée en centre d’accueil pour les demandeurs d’asile.
– toujours gratuit – avec du cirque, de la musique, des ateliers, un parc, un public familial, et une ambiance vraiment détendue, c’est le Roots Open Air festival qui investira le joli Oosterpark (et dans les jardins du Tropenmuseum !)
– et enfin, mon grand attendu sous ma serre bien aimée du Noorderlicht, le Strange Sounds From Beyond revient pour une seconde édition, les pieds dans l’eau sous le soleil dominical du Nord ! Dans la liste des attendus, des petites pépites et au moins un très grand nom : Orpheu the Wizard, Nosedrip, Isabel… et Daphni – plus connu sous le nom de Caribou 😉 !
Concerts, musique
Ce soir, une voix presque enfantine, des mélodies parfois nostalgiques, mais toujours chargées de soleil – Nahawa Doumbia arrive du Mali et viendra enchanter le Paradiso.
Demain de la musique sans frontière au Pakhuis de Zwijger, à l’occasion de la Journée International des réfugiés.
Mercredi – pourquoi ne pas profiter d’un petit concert du midi gratuitdans le grandiose Concertgebouw ? Oh et tiens, vous pouvez refaire (presque) la même jeudi, car à l’occasion des 70 ans du Holland Festival, un lunch concert gratuit aura lieu sur la place de Leidseplein (et en direct des balcons du Stadsschouwburg) : ce sont les étudiants-prodiges du Conservatorium van Amsterdam qui viendront donner le la !
Kitty, Daisy & Lewis – pour une nuit de rock n roll, de ska, de blues & de country ; Kitty, Daisy & Lewis pour tourbillonner avec bonheur, ce sera jeudi au Winston Kingdom !
Dans le cadre du festival Roots Open Air mentionné au-dessus, le Muziekgebouw accueillera plusieurs grands noms des musiques du monde (programme payant, du coup, mais qui vaut le coup : Kel Assouf (jeudi encore), ou encore – mon obsession du moment – Bachar Mar Khalife (vendredi)
Vendredi toujours, des p’tits français – Nantais pour être précis ! – en tournée joueront au Expocafé Samen, ce serait chouette d’aller les soutenir en masse !
Photographie – et pas de la blague – au FOAM ce jeudi, et un vernissage au FOAM est toujours une bonne idée ! Au Tropenmuseum, un peu d’ethnologie (en anglais) et un sujet dans l’air du temps : comment »dégenré » les objets et sujets d’étude du genre ? Et de la poésie & des installations sonores à l’Est dans la petite galerie de P////////KT
Et en vrac enfin, de la danse encore, ici et là ; et une mid-summer night un peu spéciale dans la ferme urbaine de Mediamatic ! Théâtre enfin : ne manquez pas le ITS Festival, organisé par le Brakke Grond dans différents lieux de la ville – toujours de grande qualité !
J’ai déjà parlé plus haut de la grande rencontre annuelle de la Fête de la musique organisée par l’Entente des associations francophones – attention, elle sera célébrée le 25 !
L’automne est doux, presque trop doux. J’appelle la brume, j’aspire au froid mordant qui devrait nous saisir sur les canaux. Anesthésie générale pour accompagner mon retour mélancolique. Mais il ne vient pas ce presque-hiver. Alors on fera avec – ou plutôt sans – pour le plus grand plaisir de la plupart des passants.
Samedi. Ce premier week-end de Novembre est celui très attendu de la Museumnacht – soit la Nuit des Musées. L’occasion de rentrer dans tous les plus grands musées de la ville, by night (mais dans ceux là attendez vous à de loooongues files d’attentes…), d’en découvrir d’autres plus secrets, de faire la fête au beau milieu de peintures et de jardins cachés, de vous gaver de bonnes choses – culturelles, spirituelles ou bien plus terrestres… La liste des festivités est elle aussi très loooooongue (pas moins de 375 événements référencés !) et croyez moi c’est difficile de s’y retrouver.
Je vous ai fait une première sélection par là (en néerlandais, malheureusement, mais ca peut déjà vous donner une idée) ; mon private guide amstellodamois (il faut bien que tout ce savoir vienne de quelque part 😉 ) en élabore une autre – un tantinet plus »underground » comme il se doit. Et surtout je reviendrai vers vous d’ici la fin de semaine pour vous faire un topo plus détaillé, dans notre belle langue de Molière…
Oiseaux de nuit, un bal d’automne s’annonce sur la plage urbaine de Blijburg, à la chaleur de braseros. Pour plus d’options, n’hésitez pas à vous fier aux conseils avisés du magazine culturel Overdose.am qui répertorie chaque mercredi les »places to be » pour embraser le dance-floor amstellodamois chaque week-end.
Allez viens, j’t’emmène le temps d’une parenthèse. Tu m’as dit que jamais t’avais vu mes canaux, que jamais t’avais bu d’cette eau. J’t’emmène et notre semaine éphémère elle sera comme une rêverie qui coule de source, sans cheminement ni promesse, une claque d’air frais qui décoiffe le temps – tu sais celui là même qui s’écoule, inéluctablement.
Allez viens, j’t’emmène dans mon pays plat découvrir l’été blanc.
Toi tu voles, donc moi je danse.
Je vais t’emmener rayonner dans les nuits ambrées de bières : celles du Beyond Festival, de Tropicalismo, ou de Nacht Varen si t’aimes les foules en plein air – mais j’ai une ou deux options de reconversion si comme moi tu préfère les plus petits comités. De Bovenkamer ou De Zomernacht si les ondes électros se réverbèrent mieux sur toi dans les clubs claustros. Mais je nous verrais bien à bout de souffle en pleine transe dans une église perdue du port. Et puis j’suis bien sure que la nuit improbable qui fondra sur la Nef des Fous vendredi inspirerait notre poésie…
Toi et moi on fantasme – existes-tu d’ailleurs ?
Quand certains luttent, pour leurs droits et leurs libertés : en cette semaine européenne des fiertés, mon petit monde tolérant se drape de l’arc-en-ciel. Ce soir, mes copains d’Atria go pink, mercredi la galerie Framer Framed s’interroge : Somos Libres ?, vendredi le Stedelijk-musée d’Art contemporain partage aussi l’affiche et ce week-end c’est le Westerpark qui entre dans la danse endiablée à l’occasion de la nouvelle édition du Milkshake festival. Et les plus néerlandais iront à l’Artis-zoo s’informer sur l’homosexualité dans le monde animal.
Je t’attends toujours pas, bel inconnu – tu m’en veux pas, j’commence sans toi. Cette semaine me met en joie !
Bonnes résolutions de l’été : la ponctualité.
Lundi 4 juillet, 13h40 – Anne s’attaque aux suggestions et compte bien les boucler avant 18h, cette fois. Ready ? Go !
Des jolis sons également – plutôt éclectiques car vous aurez compris que le »chant » des possibles est plutôt large quand il s’agit de mes goûts musicaux :
– de la country qui tire sur le blues et le ragtime au Paradiso ce jeudi avec la venue de Pokey LaFarge.
– de la pop psyche qui fleure bon la samba, les rythmes brésiliens (mais pourtant teintée d’accord blues et de notes funk… oui, tout ca !) jeudi toujours au Mezrab
– deux jours d’électro et de pop subtile, mais pas n’importe lesquels. Dans un petit lieu loin des grosses scènes bondées qui verra se produire des groupes locaux uniquement comme Bird on the Wire, soit une onde douce et onirique pour une plongée en profondeur dans le monde de la musique néerlandaise. Celle qui vaut vraiment le détour…
– de l’électro encore, mais orientale cette fois – et plus expérimentale – avec trois groupes venus de Chine pour un vendredi soir au café culturel De Ruimte (un de mes chouchous…)
– samedi enfin, on reste dans des sets plutôt expérimentaux (mais plus occidentaux) pour une nuit de folie au Studio K.
Poésie et histoires en tous genres – Welcome to the Playground (english evening) au Mezrab ce mercredi, pour les amoureux d’histoires, de slam et de poésie.
– une programmation plus ou moins similaire ce vendredi au Nieuwe Anita, mais où on risque de finir en poussant les tables pour danser.
– du théâtre, des histoires, des films et de la musique venus d’ailleurs pour finir la semaine en beauté dans l’un des plus chouettes jardins d’Amsterdam. Le festival annuel Citizens of Alkebulan fait souffler un vent venu d’Afrique dans la capitale hollandaise.
Pas commun
Connaissez vous Odessa ? Pas la ville non – le bateau amarré dans notre ville ? Moi non plus mais il me tarde de monter à bord.
Régi par une communauté, ce lieu organise toutes sortes de festivités, ateliers et performances dans un esprit très hippie-healthy-vegan&yoga (et je le dis sans me moquer – avec curiosité !). Cette semaine par exemple, vous pourrez y aller danser jusqu’en perdre haleine jeudi lors d’une rencontre d’extatic dance (je vous avais pas mal parlé de cette tendance l’été dernier, vous vous rappelez ?). Et dimanche par exemple ce sera toute une journée »Healing vibrations » avec spa sur le quai, lunch & dinner, concerts, jam sessions et workshops.
Sportifs de tout poil Courir en équipe et pour la bonne cause, ce sera possible dans le Vondelpark ce dimanche. Si vous êtes un sportif plus spectateur qu’acteur vous pouvez aussi vous intéresser, entre deux étapes du Tour de France, aux Championnats européens d’athlétisme qui se déroulent sur Amsterdam.
Et dans le genre »événements qui me restent sur les bras », on a : le petit marché de créateurs et de bonne bouffe du dimanche à la Westergasfabriek, ou plus philosophique – ontologique ? – l’expo Once in a Lifetime, dans la si belle Oude Kerk, qui vous invite à une introspection sur votre vie et qui propose tous les samedis une visite/rencontre itinérante.
Il est 18h30, nous sommes toujours le lundi 4 juillet – et à peu de choses près j’ai rempli ma mission.
Sur cette grande satisfaction, je vous souhaite une excellente semaine ! 🙂
»Je ne vais pas crier. Je ne vais pas hurler. Je ne vais pas avoir l’injure facile et le verbe difficile. Je ne veux pas défendre, expliquer, condamner, juger, frapper. Je veux danser. Juste danser. Laissez-moi danser. #orlando »
Toutes les semaines, je vous égrène un chapelet de réjouissances dans mon p’tit coin de paradis.
C’est chouette, sans aucun doute. Certains jours pourtant, ma petite bulle me semble étroite et bien vaine, alors que les flots inflexibles de l’actualité reflète un autre monde, bien réel celui là, plein de haine, de fureur et de sang.
Nous sommes le 13 juin 2016, et c’est le coeur un peu lourd que je ne veux que danser.
Aimer. Et croire.
Alors du coup je ne sais pas trop comment le commencer cet article, voyez-vous.
Nager, danser – sombrer, s’envoler. Plonger dans l’ambre liquide brassée à quelques encablures, ou pourquoi pas m’enivrer du rouge de mon pays d’enfance et sourire comme une gamine chez Glouglou… Oui pourquoi pas, si cela aide à croire ? Et puis insolemment croquer le bonheur à pleines dents et engloutir minutieusement chaque miettes des douceurs de chez Van Stapele, l’adresse incontournable des gourmands hollandais.