Highlights de la semaine (et pour en savoir plus, il faut lire !) :
– Nachlass, pièce sans personne – Rimini Protokoll au Stadsschouwburg (première ce mercredi)
– Human, Yann Arthus-Bertrand – projection gratuite au Pakhuis De Zwijger (vendredi)
– Rencontre avec Jean-Philippe Blondel – Les Rencontres du 529 (vendredi)
– Design Icons – foire du design, NDSM (samedi)
– Seth Troxler – De School (dimanche)

J’ai tardé à t’écrire. J’étais trop occupé ces temps-ci à rester un enfant. Petit Pays, Gaël Faye
[Incipit]
Ce lundi j’ai l’écriture bien humble.
Les jours passés, les jours à venir, semblent remplis de mots – de mots plus grands, des mots de plus grands : ciselés comme ceux de Jean-Philippe Blondel, rythmés comme le flot de Gaël Faye. Bienveillants et intelligents, comme ceux d’Anne la journaliste, la critique rencontrée ce samedi.
J’ai l’écriture bien humble, les mots qui se bousculent. Alors vous comprendrez, ce lundi, je ferai la part belle à ceux de tous les autres.
Vomir la jeunesse pour son inculture n’est qu’une ultime preuve de la détestation de soi. Un hiver à Paris, Jean-Philippe Blondel
Et l’inculture ne sera pas de mise cette semaine sur les canaux.
Commençons par le cinéma : une Amnesty Cinema night au OT301 qui nous plonge dans l’univers d’un refuge pour sans-abris à Lausanne (4€) ; grand classique, Les Enfants du Paradis pour une toile en français organisée par L’Echappée Belle, et enfin la Pakhuis de Zwijger organisera 3 projections gratuites, mercredi celle du documentaire Growing cities qui s’intéresse à l’agriculture urbaine, jeudi celle du film hyper-médiatisé Before the flood, et vendredi le non-moins célèbre Human, de Yann-Arthus Bertrand.
Plus loin dans l’ouest, sachez que la librairie Bookstore Space organise ce mois de février un festival du film turc. Pour les passionnés du Bosphore et de la fascinante Istanbul, cette première projection est consacrée à l’évolution de cette ville à cheval entre 2 continents (Festival Up & down Galata).
Plus léger (quoique), The Handmaiden pour cette nouvelle session du Cine Expat, ou Bonnie & Clyde ce mardi pour un classique amoureux au LAB Amsterdam.
Est-ce qu’on pouvait passer une vie comme ca, à l’écart du monde, dans un no man’s land de confort et de chaleur, à regarder les autres s’échiner à trouver un sens à leur existence ?
Un hiver à Paris, Jean-Philippe Blondel
Je menais une autre vie. Et une autre vie, c’est toujours bien. Cela permet de s’éclipser et de ne revenir à l’ancienne qu’une fois réflexion faite. Un hiver à Paris, Jean-Philippe Blondel
Une autre vie, des autres vies. Qui s’articulent et se dessinent dans les textes, les notes, les images.
Une autre vie, une antérieure à exorciser, c’est celle que décrit Gaël Faye dans Petit Pays, qui a reçu le Goncourt des lycéens et qui sera au programme d’Un mois, un livre à L’Ecole Wallonne ce samedi.
Une vie – celle de Victor, cet étudiant de classe prépa qui raconte un hiver brumeux dans les rues parisiennes. Jean-Philippe Blondel sera de passage sur Amsterdam, pour une rencontre organisée par la librairie Le Temps retrouvé.
Une vie – des vies, 8 histoires en fin de vie. Le collectif allemand Rimini Protokoll revient sur Amsterdam avec Nachlass, une pièce sans acteur, une expérience de philosophie sensible. »Nachlass » en allemand, c’est tout ce que laisse un mort, matériel comme immatériel. A travers 8 parcours, 8 »héritages », le collectif veut nous faire toucher du doigt l’ineluctable et pourtant l’impensable : l’apprentissage à la mort.
La vie, c’est long. Il y a un moment où vous accumulez trop de souvenirs. Alors, vous ouvrez une trappe et les plus douloureux disparaissent. Un hiver à Paris, Jean-Philippe Blondel
Photo : le vernissage a eu lieu la semaine dernière, l’exposition Camera in love, retrospective du photographe néerlandais Ed van der Elsken est à voir au Stedelijk museum.
Musique : une nuit étonnante dans le palais de verre du Muziekgebouw. Deux artistes allemandes, Carola Bauckholt, compositeur, et Kristina Kubish, une des pionnière de »l’art sonore » animeront ensemble une soirée expérimentale au bord de l’Ij.
Quand j’étais haut comme trois mangues, j’avais déjà décidé de ne plus jamais me définir. Petit Pays, Gaël Faye
Indéfinis – je ne savais pas où les ranger exactement, mais 3 événements en vrac :
– un tour guidé et en musique dans l’ouest, en musique et en création (notamment avec Kulter… dont je vais vous parler dans l’épisode 2 de notre #vlog ALORS, si ce n’est pas déjà fait, il est grand temps de re-regarder notre épisode 1 ! – un tantinet capillotracté je vous l’accorde, mais il fallait bien que je la place aussi !)
– pour rire un peu (j’ai comme l’impression que ces suggestions ne sont pas les plus insouciantes qu’ils soient… Non ?), du stand-up en langue de Shakespeare au Mix Tree ce jeudi.
– pour les aficionados de design : une immense foire de design ce week-end dans les entrepôt de NDSM. L’entrée est de 10€, et le principe c’est un peu : 1er arrivé, 1er servi. Ruez-vous !
Les mots c’est bien… mais comme chaque semaine j’aime aussi vous perdre dans les notes et en musique !
– ce mercredi le retour des soirées organisées par la radio des canaux Jajaja Neeneenee (et celle là apparemment réserve quelques surprises…)
– ils ont la pêche, ils sont beaux et vont vous faire danser : les TenTemPiès sortent leur album au Melkweg ce jeudi
– au mois d’avril chaque année se déroule le SOTU Festival, une ôde à la musique underground et locale. Une petite pré-soirée sera organisée ce jeudi au OCCII, histoire de nous mettre l’eau à la bouche.
– restons dans »l’underground pluridisciplinaire » : une fois n’est pas coutume, je vais vous parler de… La Haye ! Le Grauzone festival y aura lieu ce week-end et, mes chers oiseaux de nuit, la soirée de lancement vaudra largement le déplacement…
– samedi, au choix, ce sera à thème rock n roll et robe à pois, au Roest. Ou loin perdu dans le port, plus caché, plus osé – entre les sous-bois et l’église…
– dimanche enfin : une »graffiti party » où votre t-shirt blanc se transformera en mur à tagguer – dans une ambiance collée-serrée.
Et je vais finir comme ca. La lecture de cet article vous a surement paru longue et laborieuse. Moi ces 9h de rédaction… m’ont empressées de la voir se finir, cette semaine. Parce qu’en vrai je ne ferais surement rien de tout ca, parce que je n’aurais pas le temps, parce que ma tête explose de trop de procrastination, parce que j’ai une vidéo à finir (vous vous rappelez ? Allez… je n’y résiste pas 😉 ) MAIS, mais, si il y a bien une nuit dans laquelle j’irai plonger, me noyer, pour m’étourdir d’ondes et de flashs, de néons et d’oubli, une nuit pour aller me mettre les sens à l’envers et me remettre le coeur en vrac à l’endroit, c’est celle là. Dimanche soir.